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18 mars 2010

Contre la dénaturation des métiers

Depuis le Plan “social” de 2009, l’intensification de la charge de travail pour les personnels restants s’est accompagnée d’une dénaturation des métiers.

Un mouvement-couleuvre, masqué derrière le traditionnel argument du progrès technologique, qui vise à réorganiser la chaîne de production des textes pour en augmenter la productivité/et en diminuer le coût salarial.

Pour les journalistes rédacteurs, la diminution des enquêtes de terrain va de pair avec l’incitation à fournir toujours plus pour le web et les autres supports, avec l’augmentation du travail de secrétariat – transcriptions diverses… – et la responsabilisation au niveau de la correction de la copie… Toutes tâches qui leur étaient jusque-là épargnées au profit de la maturation d’idées et de l’écriture…

Dans les services techniques, ce mouvement se fait plus que jamais pressant. Pour l’instant, ce sont les réviseurs (lecteurs-correcteurs), et par contrecoup les secrétaires de rédaction (SR), qui en font les frais (mais pourquoi s’arrêterait-il en un si bel élan ?).

  • Soit les réviseurs sont supprimés (comme à L’Entreprise, où les deux postes ont disparu en mai 2009, à Mieux-Vivre et à Point de vue), et l’on charge les SR de faire le “décoquillage” des textes, avec une pige de soutien ponctuelle pour les bouclages ou les suppléments ;
  • soit, la charge de travail étant devenue trop importante pour le nombre de réviseurs restants, on leur donne la consigne de relire plus vite et de ne plus vérifier l’information (comme à L’Expansion, qui a aussi perdu un poste en mai 2009),
  • ou, comme à L’Express, on demande aux SR (après formation d’une semaine…) de relire un certain nombre de pages avant montage, charge aux réviseurs de relire les titres en page montée (entre 2009 et 2010, le service est passé de 8 à 4 postes, sans augmentation conséquente du nombre de pigistes).

La question de l’évolution de ces deux métiers (et de la nouvelle conception des textes qui en résultera) ainsi que celle de l’accompagnement des réviseurs dont le poste va être supprimé, méritent d’être posées clairement.

Elles devraient l’être au CE dans le cadre d’un dispositif de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, pour maintenir une exigence de qualité suffisante dans le traitement des textes (préalable au respect de l’auteur et du lecteur) et conjurer la fatalité d’une déqualification professionnelle (éprouvante et démotivante) des personnels concernés.

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