07 janvier 2009
Lu dans L'Express : les actionnaires de L'Express, “maison de fous ?”
“D'une époque à l'autre, les dirigeants successifs de L'Express semblent avoir parfois souffert de curieux maux.”
Lire dans L'Express n°3001.
19:20 Publié dans Presse | Tags : actionnaire, l'express
24 novembre 2008
Rik de Nolf : il existe à L'Express des "métiers dépassés"
Auditionné le 7 novembre 2008 par le pôle "Processus industriel" des Etats généraux de la presse écrite, Rik de NOLF, administrateur délégué du groupe Roularta s'est prononcé pour
une plus grande adaptabilité des structures ; il existe à "L'Express" des fonctions qui n'existent pas en Belgique, des "métiers dépassés", a-t-il expliqué. De même, le magazine "Newsweek" employait il y a quatre ans 400 journalistes ; ils ne sont plus qu'une centaine aujourd'hui. Par comparaison, "L'Express" était fabriqué par 250 personnes il y a 10 ans, contre 125 encore aujourd'hui ; "en Belgique, nous faisons le même journal avec un effectif deux fois moindre", a-t-il assuré, rappelant avoir recours parallèlement à "beaucoup de formules de collaboration" permettant d'alléger les structures de base. Evoquant par ailleurs le recours aux subventions, M. de NOLF a fait part de sa préférence pour "l'utilisation de la presse" par les pouvoirs pour leur communication ; ce business rapporte 15 millions d'euros au groupe Roularta chaque année. "Cela nous assure un soutien important", a-t-il insisté. Bien entendu, le groupe belge n'échappe pas aux tentatives de pression ; mais "chaque annonceur qui avait disparu pendant six mois est revenu, à cause de notre audience".
Voir ce compte-rendu sur le site des Etats généraux de la presse écrite, pôle 2, audition, 07-11-08 Les éditeurs en quête d'un nouveau modèle économique.
17:32 Publié dans Presse | Tags : rédaction technique, emploi, économies, actionnaire, déontologie, métiers, le vif
22 novembre 2007
Oui à une pension à 100 % et au choix individuel
Retraites complémentaires des journalistes
Depuis trois ans, la rémunération des journalistes de GEE a été revalorisée d’environ 60 euros par mois. Cette vraie-fausse hausse n’est pas due aux largesses de la direction, mais à sa pingrerie : celle-ci pratique depuis début 2005 un abattement de 30 % sur les retraites complémentaires des journalistes. Elle cotise à 70 % au lieu de 100 %, à l’inverse de ce qui se pratique dans l’écrasante majorité des entreprises de presse.
Résultat : le groupe cotise moins et les journalistes aussi. Mais à leur désavantage, puisque leurs retraites complémentaires ont été amputées (voir encadré). En revanche, la direction a fait une sérieuse économie sur la masse salariale. Ces gains ont d’ailleurs permis de financer la fameuse prime Villepin de 700 euros attribuée à tous les salariés de GEE en 2006, un accord que le SNJ n’avait pas signé.
Trois ans de perdus
La soi-disant « économie » de 60 euros par mois réalisée par chaque journaliste équivaut à une perte d’environ 90 euros de retraite complémentaire par mois, soit, depuis 2005, 3 510 euros de pension perdus. Dans l’hypothèse d’un départ à la retraite à 60 ans*, avec vingt-cinq ans d’espérance de vie, cotiser à 100 % rapporte 29 250 euros de pension supplémentaires. D’où son intérêt évident pour les journalistes.
*La convention collective des journalistes fixe l’âge de la retraite à 65 ans
Capitalisation à hauts risques
Refusant de revenir au système par répartition – qui régit le système français et dont la direction n’est pas seule à décider – l’employeur propose, dans le cadre de négociations avec les syndicats, d’instituer un système de retraite complémentaire par capitalisation avec une obligation d’épargne privée pour tous les journalistes.
La direction affirme que la capitalisation reviendra moins cher pour une retraite équivalente, voire parfois supérieure. Elle a beau argumenter sur l’avenir incertain des régimes par répartition, cet avenir est en tout cas moins risqué que les belles promesses de la capitalisation.
Solidarité ou chacun pour soi ?
Sortir du régime par répartition, c’est aussi choisir de cotiser pour soi, au lieu de cotiser au bénéfice de tous. À l’inverse de cette logique du « chacun pour soi », qui fait des ravages dans la société, le SNJ défend le système par répartition, garanti par l’Etat et géré paritairement. Celui-ci permet, en outre, de bénéficier de points de retraite pendant les périodes de chômage et de maladie, et favorise la solidarité entre les générations.
De plus, basculer dans l’épargne privée sans l’accord individuel de chacun serait inadmissible. Les journalistes doivent pouvoir choisir de cotiser à 100 % pour leur retraite complémentaire, en restant dans le cadre de la répartition. Que ceux qui souhaitent capitaliser le fassent, mais sans l’imposer à tous.
Dispositif injuste et bancal
La capitalisation obligatoire à la sauce GEE a d’autres défauts : une vingtaine de journalistes auraient une retraite complémentaire inférieure à celle qu’ils pourraient toucher avec la répartition que la direction compenserait par une indemnité. Par ailleurs, alors que dans le cadre de la répartition, chacun cotise dès sa première heure de travail, un salarié en CDD devrait attendre d’avoir une ancienneté de 6 mois à GEE pour pouvoir cotiser dans le cadre de ce système. Donc, aucun droit à la retraite complémentaire acquis pour moins de 6 mois travaillés... Une inégalité de traitement choquante pour les CDD, et des économies pour l’entreprise.
Le SNJ estime que les sommes indûment « économisées » par la direction depuis trois ans doivent être remboursées. Celle-ci doit prendre ses responsabilités : qu’elle mette en place un plan de rattrapage, si besoin sur plusieurs années, pour rendre indolore le paiement des retards de cotisations salariales. Qu’elle rétablisse, le 1er janvier 2008, des cotisations à 100 % dans le cadre du régime par répartition, pour ceux qui le souhaitent.
Opposé à la fausse solution de la capitalisation, le SNJ l’empêchera par tous les moyens à sa disposition.
Salaires : rien pour tous... et tout pour Roularta
Conditions de travail dégradées, stress et démotivation, baisse de la qualité, sous-effectifs... et, comme en 2007, la direction propose royalement... 0 % d’augmentation collective en 2008.
Le SNJ revendique 200 euros pour tous, afin de combler la perte de pouvoir d’achat subie depuis 2002. La hausse du coût de la vie est indiscutable. Selon l’Insee, de 2002 à 2006, l’augmentation des prix s’est établie à 7,81 %. Pour 2007, elle devrait être d’au moins 2 %. Des prévisions optimistes : l’Insee minore le prix de certains biens et services indispensables (médecin, gaz, électricité, produits frais…). Un loyer (un tiers au moins des revenus d’un ménage) représente seulement 6 % de l’indice, et le remboursement d’un crédit n’y figure pas. L’indice des salaires de GEE, lui, n’a pas décollé : rien en 2002 et en 2007 et des revalorisations largement inférieures à l’inflation officielle entre ces deux dates. Sur une masse salariale qui devrait progresser de 2 % en 2008, les augmentations liées à l’ancienneté devraient représenter 0,7 % et les augmentations individuelles de 1,3 à 1,5 %. Privilégiées par la direction, elles sont distribuées dans l’opacité. Il ne resterait donc rien pour les augmentations collectives. Et pendant ce temps-là, Roularta améliore ses résultats... en partie grâce à l’austérité qu’il nous impose. Le SNJ réclame donc 200 euros pour tous, y compris pour les pigistes réguliers, ainsi qu’une revalorisation du tarif des piges, et une hausse des tickets-restaurant, inchangés depuis le 1er janvier 2003.
Une augmentation des effectifs est également impérative. Il faut recruter, pour stopper la dégradation des conditions de travail et améliorer la qualité, dont nos titres et nos marques ont besoin pour se développer. La direction semble ne pas voir le malaise qui s’installe chez les cadres et les employés comme chez les journalistes. Faisons-lui comprendre qu’il faut arrêter la course suicidaire à la rentabilité dans laquelle elle entraîne GEE.
11:40 Publié dans Tract | Tags : salaires, retraite, négociation, emploi, ancienneté, actionnaire, pigistes, cotisations sociales
18 septembre 2007
Pourquoi le SNJ n'a pas signé l'accord sur l'intéressement
5 % du résultat d’exploitation de GEE pour les salariés et 95 % pour l’actionnaire. Voilà l’autre résultat de l’accord d’intéressement que le SNJ n’a pas signé, en juillet dernier.
Cette conception du « partage » des bénéfices – tout pour l’actionnaire, des miettes pour les salariés – a de quoi écœurer des personnels abonnés depuis des années au toujours plus de boulot, aux sous-effectifs et à la dégradation des conditions de travail.
Fin 2006, notre syndicat avait réclamé une augmentation générale des salaires et des piges d’au moins 3 %, prenant effet dès janvier 2007. La direction accordait... 0 % de hausse collective, privilégiant les augmentations individuelles « au mérite », opaques et discrétionnaires. Puis proposait en guise de consolation, une renégociation de l’accord sur l’intéressement.
A l’ouverture des discussions, le SNJ revendiquait l’attribution aux salariés de 35 % du résultat d’exploitation prévisionnel (Rex)
du groupe pour 2007, l’équivalent d’un 14e mois pour tous, soit 3 300 euros (le salaire médian 2005 *). Nous étions donc très loin des propositions de la direction, et de l’accord final signé par la CFDT et la CGT, qui fait démarrer la prime d’intéressement de 5 % à partir d’un résultat d’exploitation de 3 millions d’euros. Ainsi, si le Rex atteint 4 millions d’euros cette année, ce qui est l’objectif de la direction, les 404 euros versés à chaque salarié en 2008, équivaudront à la somme de 33 euros mensuels, soit 1 % du salaire médian ! Un accord vraiment très « intéressant »... surtout pour Roularta et la direction.
* Rémunération mensuelle brute, toutes primes comprises. La médiane est le salaire au-dessus duquel se situent la moitié des salariés les mieux payés de GEE. Le salaire médian 2006 (3 443 euros), n’était pas encore connu à l’ouverture des négociations.
Le SNJ assigné en justice
Grande première au sein du Groupe : non contente d’exercer sur elle une pression qui s’assimile à du harcèlement, la direction de GEE conteste devant le tribunal la désignation par le SNJ de Marie-Claire Bensaada, chef de studio à L’Express, comme notre nouvelle représentante syndicale au CE, en la qualifiant de frauduleuse.
Elle assigne également en justice et pour le même motif notre syndicat.
Reportée à la demande de la partie patronale, l’audience aura lieu le 17 octobre prochain devant le tribunal d’instance du IXe arrondissement.
« Oublis » à répétition
En juin dernier, la direction « oublie » de convoquer le délégué syndical du SNJ à l’ultime réunion de négociation sur l’intéressement.
Même « oubli », à deux reprises, de la convocation au CE de la représentante syndicale du SNJ. Dernier « oubli » en date : la réorganisation des activités Internet de GEE fait l’objet d’une note détaillée rendue publique le 7 septembre, une semaine avant sa présentation en CE, au mépris de l’obligation de consultation préalable des membres du comité. Des « oublis » qui pourraient être qualifiés d’entrave par le Code du travail, et sanctionnés par la loi.
CE ou Chambre d’Enregistrement ?
Depuis des mois, les procès-verbaux du CE ne restituent pas fidèlement les interventions des élus et des représentants du Syndicat national des journalistes (SNJ), voire en censurent ou en modifient les propos. Nos demandes de corrections et de rétablissement de nos propos avant publication du PV ont été à plusieurs reprises « oubliées » ou rejetées par le secrétaire du CE.
Lors du CE du 6 juillet dernier, à la suite d’un nouveau constat d’erreurs dans le PV du CE, nous avons demandé que le verbatim original de nos interventions nous soit communiqué, les séances étant enregistrées. Ce qui nous a été refusé. Au cours de ce même Comité d’entreprise, lors du point consacré à l’information-consultation sur la modernisation de l’informatique éditoriale à L’Express, Denise Grumel, élue du SNJ, est intervenue, à la demande des réviseurs qui l’avaient mandatée à cet effet, pour que soient communiquées au CE leur réflexion et leur proposition sur le projet d’évolution de leur service. Voici donc ce texte, lu en séance, « porté à la connaissance de la direction », mais dont ont été privés les salariés (voir page 12 du compte-rendu du CE ).
« Les réviseurs déplorent, que, en ramenant la double lecture, en copie et en page, à une lecture unique et en envisageant de supprimer un poste et demi et de diminuer les renforts réguliers, la direction ait fait le choix de prendre des risques très importants, qu’elle ne semble pas vraiment mesurer, concernant la qualité du journal, indissociable du prestige du titre. Le test d’été sur les suppléments paraît un test en trompe l’oeil, car le vrai test concernerait le News et Styles. Le passage d’une personne et demie au SR dès le début de septembre est prématuré, car à cette date, il n’aura pas été possible d’évaluer la charge de travail dans la nouvelle configuration, pas plus que les avantages et les limites de Prolexis. Concernant Prolexis : ce logiciel possède des qualités très réelles, tout autant que des limites, indéniables,
un correcteur orthographique n’ayant rien à voir avec l’oeil et le cerveau humain, et de loin. Notre proposition est de faire le point, avant tout mouvement interservices, après une période de test suffisante de lecture unique, c’est-à-dire à la fin de l’année. »
Communiqué du SNJ, 17 septembre 2007
15:39 Publié dans Tract | Tags : intéressement, négociation, représentants du personnel, rédaction technique, salaires, actionnaire, pigistes, métiers, loi
21 juin 2007
Roularta à GEE : casse à tous les étages
Près d’un an après la prise de contrôle de Groupe Express-Expansion (GEE) par Roularta, le bilan est accablant. Des dizaines d’emplois supprimés, des rédactions anémiées, une politique salariale atone (hormis, dans l’opacité, quelques « récompenses » individuelles, ici ou là), des budgets en peau de chagrin, à tel point que les rédactions n’ont plus les moyens de faire correctement leur travail, ce qui se répercute sur la qualité des « contenus ». Nouveau régime ? Surtout, régime !
L’entreprise de démolition ne se traduit pas seulement dans les chiffres. Chacun peut relever un autoritarisme croissant dans les relations sociales, des violations assumées du droit du travail, comme la limitation unilatérale de délai d’exercice de la clause de cession ; des mesures vexatoires, telle la suppression de la médaille du travail ; la négation des métiers, qualifications et compétences, à l’image des rédacteurs, déjà en sous-effectifs, « invités » à travailler en plus pour les sites Web et l’affaiblissement sans précédent des rédactions techniques, avec en ligne de mire la fusion des services SR et Révision à L’Express.
A la source de ce désastre : l’objectif de Roularta d’obtenir plus de 10 % de rentabilité d’ici à 2008. Le SNJ ne se contente pas de dénoncer les conséquences de cette politique. Il condamne et s’oppose à la cause : la goinfrerie financière de Roularta, suicidaire à terme pour l’entreprise.
Travailler plus... à moins et moins bien
Après le dégraissage de la rédaction, le démantèlement du plateau technique de L’Express est à l’ordre du jour. Audit du service photo, flou artistique à la maquette, et, dès septembre, « réunion » du SR et de la révision, réduction jusqu’à leur suppression des renforts de piges ainsi que le passage d’un poste et demi de la révision (qui a perdu un poste) au SR (qui lui-même a déjà perdu trois postes). Sous-effectifs, lecture unique de la copie et survol des pages montées : la dégradation des conditions de travail et une moindre qualité du contenu sont donc garanties, sauf si le plateau technique et la rédaction se mobilisent pour exiger l’arrêt de toute suppression de poste.
Non à la retraite au rabais !
L’Etat accorde depuis longtemps un abattement de 30 % sur certaines cotisations sociales des salariés journalistes. Le Groupe Express-Expansion est l’une des rares entreprises qui ont décidé, il y a quelques mois, d’appliquer cet abattement aux retraites complémentaires des journalistes. La cotisation moindre concernant aussi bien l’employeur que le salarié, le groupe fait une économie substantielle, tandis que chaque journaliste a connu mécaniquement une augmentation de son salaire net. Mais le revers de la médaille, c’est pour chaque journaliste une amputation significative de sa future retraite. Selon les chiffrages du SNJ sur le plan national, les pensions moyennes seraient diminuées au minimum de 90 euros par mois.
Dès 2006, les élus SNJ ont levé ce lièvre au CE. Attachés à la retraite par répartition, ils demandent que chaque salarié concerné puisse choisir entre des cotisations abattues (et donc des retraites moindres) ou non. Mais la direction refuse de revenir sur ce fait accompli, et les autres syndicats proposent plutôt de mettre en place un système par capitalisation.
Le SNJ demande qu’une attestation annuelle soit remise à chaque journaliste, qui choisira alors des cotisations sociales abattues ou non conformément à l’accord d’entreprise signé en 2003.
Avec le SNJ, je défends ma retraite intégrale. En 2007, je choisis de cotiser à 100 %.
Le mélange des genres continue
Le directeur de la rédaction de L’Express a invité la semaine dernière tous les journalistes à se rendre dans les points de vente afin de remplir un questionnaire sur les ventes du titre (il est aussi conseillé d’enrôler « parents et amis »...). Un tirage au sort distinguera cinq des « questionnaires », les « enquêteurs » étant « récompensés de quelques cadeaux » !
Cette initiative est d’abord insultante pour les salariés du service des ventes. S’ils ont besoin de renfort, il faut, au lieu de faire appel à d’autres personnels qui n’ont pas leurs compétences, renforcer leurs effectifs et leurs moyens. Ensuite, signée d’un journaliste, elle est révélatrice d’une évolution : après le journaliste en toque (publicité pour une marque d’électroménager, dans Lire, septembre 2006), voici
le journaliste inspecteur des ventes ! Bien entendu, le Code du travail et la convention collective protègent les journalistes des tentatives de leur faire exécuter des tâches sans rapport avec leur métier. Il est plus que temps de donner à tous les salariés de cette entreprise les moyens de faire leur travail correctement, dans le respect des compétences des uns et des autres !
Le SNJ, première organisation de la profession, rédacteur de la Charte de déontologie de référence, appelle tous les journalistes à ne prendre part en aucune façon à ce type d’opération.
Communiqué du SNJ, 20 juin 2007
15:41 Publié dans Tract | Tags : actionnaire, emploi, salaires, clause de cession, rédaction technique, déontologie, métiers, web, retraite, pigistes, cotisations sociales
10 décembre 2006
Le Roularta-compresseur
Rik De Nolf a fixé à L’Express un objectif de rentabilité de 10 % (Le Monde, 23/11/2006) évoquant une économie de 3 millions d’euros sur la masse salariale du Groupe Express-Expansion. Un « allégement » confirmé lors du comité d’entreprise du 23 novembre par Marc Feuillée (« Cette économie sera atteinte sans drame »), qui compte « faire mieux, plus vite, avec moins de personnes ». « En 2007-2008, nous ferons des économies sur les fournisseurs, sur le temps de travail et sur les renforts extérieurs », a-t-il encore dit. En clair, remplacer a minima les postes vacants chez les journalistes, les cadres et les employés, et redistribuer le travail aux restants, en trouvant « des solutions en interne », et en « envisageant tout remplacement dans le cadre de la mutation papier-Web ». Il est donc urgent d’obtenir des engagements clairs et précis sur le remplacement des partants.
Journalistes « bimédia » : faire plus avec moins
Le CE a été largement consacré au projet de « système éditorial bimédia » qui devrait être opérationnel d’ici à avril 2007. Les logiciels QPS et Copydesk équiperont toutes les rédactions, et L’Express sera doté de nouveaux ordinateurs. Le groupe vise, à terme, un objectif de zéro photogravure sous-traitée. Avec CopyDesk, les rédacteurs saisiront leurs papiers à la bonne longueur et les enverront dans le circuit. Les pages réalisées par des journalistes « bimédia », à la fois Web et papier, pourront être « démoulées » et leur contenu (éditorial et graphique) basculé sur les sites. Un chemin de fer électronique devrait simplifier la réalisation et la sortie des pages en intégrant rédactionnel, gravure et publicité. A terme, les pages, traitées en PDF, seront dotées de protocoles de transmission normalisés avec ceux de Roularta.
Incertitudes pour les plateaux techniques
La mise en route de tous ces projets sera suivie par un groupe de travail comprenant des représentants du Comité d’entreprise. Ces évolutions techniques importantes doivent s’accompagner, selon nous, d’embauche de personnel, de formations pour faciliter les passerelles entre l’écrit et le Web et d’achat de matériel, notamment pour absorber le surcroît de travail à la photogravure, en interne. Marc Feuillée a précisé que « les métiers de maquettistes, SR, réviseurs ne sont pas menacés en tant que métiers ». De quoi s’interroger quand on connaît l’objectif d’économie sur la masse salariale que s’est fixé l’actionnaire.
« L’Expansion », au top de la décroissance
Déjà affaiblie, L’Expansion vient encore de perdre un rédacteur, parti avec la clause. Réunie en AG le 10 novembre dernier, la rédaction a demandé, dans une motion, son remplacement rapide, l’inverse risquant d’entraîner « une nouvelle dégradation des conditions de travail » compromettant la qualité du magazine. Car L’Expansion est notoirement en sous-effectifs (les stagiaires se succèdent toute l’année pour faire « tourner » la rubrique « Perso » et les dossiers Immobilier, Salaire des cadres ou Jeunes diplômés). Réponse de la direction de la rédaction : « Impliquez-vous sur le Web pour augmenter les chances de remplacer les partants ». L’équipe est invitée à devenir « bimédia », dans l’improvisation et sans moyens supplémentaires.
Comme l’a expliqué Marc Feuillée, le groupe entend développer les sites Web sans embauche de « profils journalistes ». Le contenu rédactionnel ne reposerait donc que sur les rédacteurs des titres papier, déjà pénalisés par les départs non remplacés, la diminution des budgets consacrés aux renforts, et le licenciement de nombreux pigistes, comme à L’Express.
Négociations salariales : zéro pour la direction
En 2006, les salariés ont subi une hausse importante du coût de la vie : impôts locaux (+5,6%), loyers (+4,6% en rythme annuel depuis 2000 selon la Fnaim), gaz (+20% en un an), sans compter la distribution d’eau, les transports ou l’alimentation. Le SNJ a donc réclamé une augmentation collective des salaires et des piges de 3 % pour 2007. La direction a proposé... 0 %, préférant consacrer une enveloppe de 1,1 % aux augmentations individuelles, attribuées de façon arbitraire et dans l’opacité. Pour mémoire, 117 salariés ont bénéficié en 2006 d’une augmentation individuelle (21 % des effectifs de GEE).
Retraite complémentaire : les journalistes doivent choisir
Comme nous l’avions annoncé dans notre profession de foi électorale, le SNJ a écrit à la direction afin qu´elle consulte les journalistes sur le maintien ou non de l´abattement sur les cotisations aux caisses de retraites complémentaires. En effet, cette baisse de cotisations se traduira par des pensions réduites. Le SNJ souhaite défendre une démarche volontaire afin que chacune des personnes concernées puisse choisir de cotiser, à taux plein ou non, selon sa situation.
Communiqué du SNJ, 7 décembre 2006
15:42 Publié dans Tract | Tags : actionnaire, emploi, rédaction technique, l'expansion, représentants du personnel, retraite, salaires, ag, métiers, web, pigistes, clause de cession
21 octobre 2006
Clause de cession : un simulacre de négociations
15:42 Publié dans Tract | Tags : clause de cession, actionnaire, loi, convention collective, négociation