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20 février 2013

"Le groupe Express-Roularta visé par un plan social" (franceinfo.fr , 19 fév. 13)

"Annoncé ce matin par la direction du groupe belge, le plan devrait concerner 10% des effectifs en France. Parmi les 21 titres du groupe, le plus touché sera sans doute L'Entreprise : le mensuel va disparaître des kiosques pour exister uniquement sur Internet.

Le plan social, plutôt conséquent, prévoit la suppression de quelque 10% des effectifs. La direction du groupe belge l'a fait savoir ce matin lors d'une réunion extraordinaire du comité d'entreprise, indiquant que "la priorité serait donnée à un plan de départs volontaires". Sur les 21 titres que possède le groupe en France, le plus touché par cette restructuration devrait être L'Entreprise. Le mensuel va disparaître des kiosques pour exister uniquement sur Internet. La direction prévoit également de fusionner les magazines de décoration Maison Française et Maison Magazine.

Mais selon les syndicats, les réductions d'effectifs pourraient avoir un impact négatif sur l'ensemble des titres du groupe, comme L'Express, L'Expansion, Point de Vue ou encore Studio Ciné Live. "On nous annonce environ 90 suppressions de postes, ce qui va affaiblir les équipes, fragiliser les contenus rédactionnels" s'inquiète André Spiga, délégué syndical SNJ."

Voir "Le groupe Express-Roularta visé par un plan social"

19 janvier 2013

Accord national sur la flexibilité, signé par la CFDT, condamné par la CGT

Communiqué du SNJ (16 janvier 2013)

"Le gouvernement a fait savoir son intention de « traduire avec fidélité », dans la loi, les dispositions de l’accord national interprofessionnel du 11 janvier 2013, approuvé par le patronat et trois syndicats minoritaires : la CFDT, la CGC et la CFTC.

Pour le Syndicat national des journalistes, première organisation de la profession, cet « accord pour un nouveau modèle économique et social au service de la compétitivité des entreprises et de la sécurisation de l’emploi et des parcours professionnels des salariés » représente une régression sociale historique pour l’ensemble des salariés et un danger particulier pour les journalistes.

[...] Les « surtaxations » de cotisation patronale d’assurance chômage des CDD de moins de trois mois (excluant les saisonniers et les CDD de remplacement) sont bien trop légères pour être dissuasives et n’empêcheront pas les patrons de presse de continuer à recourir de manière croissante aux CDD, aux journalistes pigistes, aux intérimaires, voire, de façon illégale, aux auto-entrepreneurs.

[...] Un accord d’entreprise majoritaire (d’une durée de deux ans maximum) pourra permettre de baisser les salaires au motif de maintenir les emplois. La seule possibilité pour le salarié qui refuserait de se voir appliquer ces mesures, sera alors de subir sans recours possible un « licenciement économique », tandis que l’employeur sera « exonéré des obligations légales qui auraient résulté d’un licenciement collectif pour motif économique ». Le chantage patronal à l’emploi pour faire accepter des reculs sociaux et/ou salariaux ne devrait pas manquer de s’accentuer, … tout lui en offrant, en sus, une nouvelle et indirecte opportunité de dégraisser.

De même, dans le cadre de licenciement collectif pour motif économique (10 salariés et plus sur 30 jours), dans les entreprises de plus de cinquante salariés, la validation du contenu du PSE sera désormais déterminée soit par un accord collectif, soit par une validation administrative du texte de l’employeur dans un délai de trois semaines. L’une ou l’autre ce ces validations annihilant le contrôle judiciaire. Ces licenciements collectifs seront ainsi facilités, le recours à l’expertise du CHSCT est quant à lui balisé et contingenté, les délais de recours juridiques réduits,…

[...] Le refus de mobilité interne de certains salariés pourra entraîner leur « licenciement pour motif personnel » ; les délais de prescription des recours seront eux aussi réduits (de 5 à 2 ans pour un litige relatif au contrat de travail, à 3 ans pour les rappels de salaires) ; et une barémisation des dommages-intérêts est établie, que proposeront désormais les prud’hommes en procédure de conciliation pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. [...]

En résumé : cet accord national facilite notamment les plans sociaux et les licenciements et réduit considérablement le contrôle du juge sur l’exécution et la rupture du contrat de travail. C’est une grave régression pour les droits des salariés en général, et du journaliste en particulier."

Voir le communiqué du SNJ "Accord du 11 janvier 2013 : les patrons de presse peuvent se frotter les mains".

02 décembre 2011

1er décembre 2011 : une grève pour L'Expansion, une grève pour l'emploi

Grève du 1er décembre 2011

Sauvegarder L’Expansion pour sauver des emplois

La grève du jeudi 1er décembre a été très suivie à GER, notamment à L'Expansion et à L'Express, les premiers concernés par le projet du nouvel Expansion présenté par Christophe Barbier.

Le Web a aussi rejoint la grève, comme Studio, pourtant en bouclage, ainsi que la fabrication. Ce qui montre le profond malaise concernant les conditions de travail dans l’ensemble du groupe.

La direction a reçu vendredi matin les délégués syndicaux, la SDJ de L'Express et la SDR de l'Expansion pour leur proposer un moratoire sur la restructuration de L'Expansion. Une négociation s’ouvre le lundi 5 décembre dont le terme est fixé au 17 décembre prochain.

Une AG s’est tenue vendredi à L'Expansion. Il y a été beaucoup question des intérêts convergents des rédactions de L'Expansion et de L'Express : plus les effectifs et les moyens affectés à L'Expansion seront importants et plus la rédaction de L'Express, qui ne veut pas et ne peut pas en faire davantage, la soutiendra.

27 novembre 2011

"« L'Expansion » : vers une rédaction commune avec « L'Express »" ("Les Echos")

Lu dans "Les Echos" (27 novembre 2011) :

"Christophe Barbier, directeur de la rédaction de « L'Express », prévoit d'alléger et de « refroidir » « L'Expansion », qui n'aura plus de rédaction propre au titre.

Après plusieurs mois d'incertitude, les dirigeants du groupe Express-Roularta ont décidé du sort de « L'Expansion ». Vendredi, Christophe Barbier, le directeur de la rédaction de « L'Express », a présenté son projet au cours d'un comité d'entreprise : il prévoit de transformer, dès février prochain, « L'Expansion » en un mensuel « très refroidi » et allégé.

Réduit à 90 pages (hors numéros spéciaux), au lieu de 120-130 aujourd'hui, il accordera une place plus large aux chroniques ou bonnes feuilles de livres ; les pages actualité seront supprimées ; l'accent sera mis sur la macroéconomie, au détriment de la microéconomie et des reportages. « Le succès de "XXI" ou des livres d'économie montre qu'il y a une vraie demande de textes longs, pour analyser et comprendre l'économie », explique Christophe Barbier aux « Echos ». « L'Expansion est une grande marque, qui a une carte à jouer. »

Vives inquiétudes

Mais la décision la plus frappante est celle de supprimer la rédaction de « L'Expansion ». Un certain nombre des 30 journalistes de « L'Expansion », au mimimum cinq, rejoindront la rédaction de « L'Express », au sein des services économie mais aussi France ou monde. C'est cette rédaction renforcée qui réalisera le nouveau mensuel, sous la responsabilité de Christophe Barbier et de Christine Kerdellant, actuelle directrice de la rédaction de « L'Expansion » (et directrice adjointe de la rédaction de « L'Express »). Elle sera aussi chargée d'alimenter les sites Internet des deux titres et de réaliser, comme aujourd'hui, des hors-séries ou des livres.

Les autres journalistes de « L'Expansion » seront, pour certains, affectés à la réalisation de lettres confidentielles sectorielles mensuelles. Jean Weiss, patron du pôle médias spécialisés, a évoqué quelques pistes, mais le projet reste encore très flou selon les journalistes présents.

Enfin, ce plan prévoit un certain nombre de départs. Alors qu'il était question de 9 licenciements économiques, on s'oriente plutôt désormais vers un guichet de départs volontaires, ouvert à tout le groupe. L'objectif de ce plan est de supprimer un foyer de pertes, alors que le mensuel a perdu 10 millions d'euros sur les cinq dernières années selon ses dirigeants. « Le problème essentiel de "L'Expansion", c'est sa structure de coûts », avance Christophe Barbier.

Comme l'ensemble des magazines économiques, le titre a aussi vu ses ventes s'éroder depuis 2007 : sa diffusion a baissé de 14 % depuis quatre ans, à 137.412 exemplaires (- 16 % pour « Capital », à 321.818 exemplaires, - 11 % pour « Challenges », à 230.709). Mais les salariés sont pour le moment sceptiques sur ce projet, craignant que « L'Expansion » ne devienne un titre low cost et ne perde encore des ventes. La perspective d'une rédaction commune suscite également de vives inquiétudes, y compris parmi les salariés de « L'Express ». Une assemblée générale doit se tenir demain, pour évoquer l'ensemble de ces sujets."

26 novembre 2011

Non au dépeçage de L'Expansion !

Non au dépeçage
de L’Expansion !

Assemblée générale

le mardi 29 novembre à 11 h 30,
au sixième étage

Mercredi 16 novembre, la rédaction de L’Expansion a rencontré Corinne Pitavy, Christophe Barbier et Eric Matton qui lui ont fait part de nouveaux projets dont les conséquences sociales et éditoriales s’annoncent excessivement lourdes.

La rédaction de L’Expansion disparaîtra en tant que telle, quelques-uns de ses membres rejoindront L’Express, d’autres seront affectés à des lettres professionnelles encore à inventer, les autres seront licenciés.

Le «nouvel Expansion» devrait continuer à paraître sous la responsabilité de Christophe Barbier. Il sera réalisé par la rédaction de L’Express faiblement renforcée.

Nous avons compris que Roularta veut restructurer le groupe Express-Roularta et l’entraîner vers une inéluctable «low-costisation». La baisse de qualité de nos journaux qui s’en suivra est l’assurance de la mort lente des titres du groupe.

Les pertes de L’Expansion ne justifient pas les mesures annoncées. Le groupe Roularta a largement les moyens de présenter un projet qui assure le maintien d’une rédaction, garant de la qualité du titre.

La rédaction de L’Expansion, ainsi que l’ensemble des organisations syndicales, la société des rédacteurs de L’Entreprise et la société des rédacteurs de L’Etudiant, s’opposent à ces nouvelles orientations stratégiques.

Nous refusons le dépeçage de L’Expansion et ses conséquences sociales désastreuses.

Non à la casse sociale, non au « low-cost » !

CFDT  CGT  FO  SUD  SNJ
le 24 novembre 2011

24-11-2011 Non au dépeçage de L'Expansion.pdf

25 novembre 2011

"L'Expansion : inquiétudes autour d'une suppression de la rédaction" ("Les Echos")

Lu dans "Les Echos" (24 novembre 2011) :

"L'Expansion : inquiétudes autour d'une suppression de la rédaction"

"Les spéculations vont bon train avant le comité d'entreprise extraordinaire convoqué demain matin pour annoncer aux salariés le sort qui sera réservé à "L'Expansion". Dans un tract diffusé en interne, les syndicats s'inquiètent des mesures qui pourraient être annoncées : en particulier, ils évoquent la suppression de la rédaction du mensuel en tant que telle. « Quelques-uns de ses membres rejoindront L'Express, d'autres seront affectés à des lettres professionnelles encore à inventer, les autres seront licenciés », peut-on lire dans ce tract.

« Ce texte a été rédigé suite à une réunion entre Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L'Express, et les représentants de la SDR (sociétés des journalistes) de L'Expansion : les syndicats ont voulu lancer une alerte avant le CE de demain. Pour l'instant, il ne s'agit pas de décisions officielles, mais d'une crainte de la part des salariés », explique un salarié. L'idée, selon plusieurs sources internes, serait de transformer "L'Expansion" actuel en un magazine beaucoup plus froid, qui serait réalisé par la rédaction de "L'Express" sous la responsabilité de Christophe Barbier. La référence du magazine XXI, constitué de papiers longs et de reportages au long cours, a été évoquée."

24 novembre 2011

"L’Expansion" sérieusement « refroidi »

Le comité d’entreprise du vendredi 24 novembre a été consacré à l’information-consultation sur le projet de restructuration de L’Expansion, la présentation d’un nouveau projet éditorial pour le magazine et le projet de lettres spécialisées. "L’Expansion", privé de rédaction propre, ferait demain rédaction commune avec "L’Express".

Dans l’après-midi, Christophe Barbier est revenu, en présence de la la SDJ de "L'Express", de la SDR de "L'Expansion" et des délégués syndicaux du groupe, sur son projet de nouveau magazine « allégé » et « refroidi », avec moins d’enquêtes et beaucoup de pages « faciles à faire », avec des tribunes, des traductions et des « bonnes feuilles ».

Cinq rédacteurs de "L’Expansion" seraient intégrés à la rédaction de "L'Express". Le nouveau mensuel serait dirigé par Christine Kerdellant et Bruno Abescat, le chef du service Economie de "L'Express". Une direction qui risque de très peu s’impliquer dans ce projet. En revanche, on comprend que la mini-rédaction de "L’Expansion" devrait en faire beaucoup plus.

La rédaction technique de "L’Expansion" serait intégrée à celle de "L’Express", mais Christophe Barbier a reconnu qu'il faudrait encore prévoir des renforts. Il a précisé que le supplément de "L’Expansion" "Tendances" (4 numéros pas an) serait externalisé mais placé sous l'autorité de l'équipe de "Styles".

Il n'a pas évoqué le pôle de lettres professionnelles, dirigé par Jean Weiss ("L’Etudiant"), censé repêcher plusieurs journalistes de "L’Expansion", mais ce projet est dans un tel état d'impréparation que ceux qui y seraient transférés ont du souci à se faire pour leur avenir.

Le projet de la direction semble surtout destiné à mutualiser les rédactions de "L’Express" et de "L’Expansion". Christophe Barbier a expliqué que son rêve serait de créer un immense "open space" à l’étage occupé par "L’Express", avec une rédaction écrivante et technique chargée de « travailler sur tout », à tous les rythmes, indifféremment pour le quotidien (le Web), l'hebdo ("L'Express", "Styles", les régionaux) le mensuel ("L'Expansion"), les hors-série, les spéciaux. Un vrai cauchemar pour les salariés de GER.

17 novembre 2011

La rédaction de l'Expansion : "Nous refusons le dépeçage de L’Expansion et ses conséquences sociales désastreuses"

La rédaction de l'Expansion : "Nous refusons le dépeçage de L’Expansion et ses conséquences sociales désastreuses"

Motion adoptée le 17 novembre 2011 par l’assemblée générale de la rédaction de L'Expansion

« Mercredi 16 novembre la rédaction de l’Expansion a rencontré Corinne Pitavy, Christophe Barbier et Eric Matton qui lui ont fait part de nouveaux projets dont les conséquences sociales et éditoriales, cette fois, s’annoncent excessivement lourdes.

La rédaction de l’Expansion disparaîtra en tant que telle, quelques uns de ses membres rejoindront L’Express, d’autres seront affectés à des lettres professionnelles encore à inventer, les autres seront licenciés.

Le « nouvel Expansion » devrait continuer à paraître sous la responsabilité de Christophe Barbier. Il sera réalisé par la rédaction de L’Express faiblement renforcée.

Nous avons compris que Roularta veut restructurer le groupe Express-Roularta et l’entraîner vers une inéluctable « low costisation ». La baisse de qualité de nos journaux qui s’en suivra est l’assurance de la mort lente des titres du groupe.

Les pertes de L’Expansion ne justifient pas les mesures annoncées. Le groupe Roularta a largement les moyens de présenter un projet qui assure le maintien d’une rédaction, garant de la qualité du titre.

La rédaction de L’Expansion, l’ensemble des organisations syndicales, (d’autres à venir) s’opposent à ces nouvelles orientations stratégiques.

Nous refusons le dépeçage de L’Expansion et ses conséquences sociales désastreuses. Et appelons à une assemblée générale le mardi 29 novembre 2011 à 11h30. »

16 novembre 2011

"L’Expansion" réduit d’un tiers

Lors du Comité d’entreprise (CE) extraordinaire du 16 novembre, la direction de GER a annoncé qu’elle envisageait de procéder à 9 licenciements économiques « au plus » dans le groupe, indiquant qu’elle souhaitait éviter un Plan (dit de) de sauvegarde de l’emploi - PSE (obligatoire à partir de 10 suppressions de postes sur une période d’un mois).

Le mensuel serait maintenu sous une forme « allégée » (90 pages au lieu de 120, 10 numéros par an au lieu de 11). Une partie des 16 rédacteurs actuels du magazine serait affectée à une "cellule d’expertise économique", en compagnie des rédacteurs du service Economie de L’Express. Cette « newsroom » contribuerait aux deux titres, sur le print et sur le web.

Un projet de lettres confidentielles, intégré au pôle « média spécialisés » de GER ("L’Étudiant", "L’Entreprise", "Mieux Vivre-Votre Argent"), dirigé par Jean Weiss, doit permettre de reclasser une partie des salariés de L’Expansion, et empêcher le nombre de licenciements d’atteindre les 10, et donc éviter un PSE.

En filigrane de ces annonces se profile le licenciement d’un tiers des 27 salariés de L’Expansion.

29 juin 2011

Victoire judiciaire des journalistes licenciées du “Vif”

Communiqué de l'Association des journalistes professionnels (Belgique, 24 juin 2011)

Le tribunal du travail de Bruxelles a rendu le 20 juin 2011 quatre jugements dans le conflit qui oppose Le Vif SA  aux quatre journalistes - Dorothée Klein, Isabelle Philippon, Pascale Gruber et Elisabeth Mertens - licenciées le 22 janvier 2009 par Hamid Faljaoui, directeur de l’hebdomadaire. Les jugements sont entièrement favorables aux journalistes : Le Vif/L’Express est condamné à verser à chacune d’entre elles une importante indemnité complémentaire de préavis ainsi qu’une indemnité pour licenciement abusif.

L’AJP, avec son conseil Bernard Mouffe,  a soutenu les journalistes et se félicite de ces victoires judiciaires. On se souviendra que les journalistes avaient été convoquées par sms pour un entretien en dehors des locaux de la rédaction, qu’elles avaient été licenciées sur le champ, sans possibilité de retourner à leur bureau, la direction leur concédant deux heures le samedi suivant pour venir chercher leurs affaires personnelles.  Les attendus des jugements soulignent que Le Vif/L’Express  a exercé son droit de licencier " de manière brutale", en utilisant des "procédés  inutilement vexatoires", en invoquant de " faux motifs" de licenciement. L’employeur a ainsi "porté atteinte de manière incontestable à l’honorabilité professionnelle" des journalistes. Le tribunal épingle particulièrement les propos "inutilement blessants"  tenus par H. Faljaoui dans les médias,  tentant de répondre à la publication de la carte blanche de sept professeurs de journalisme ou observateurs des médias et de l’AJP ("Un journalisme mis au pas").

L’AJP espère que ces décisions judiciaires limpides permettront de mettre fin à la brutalité des pratiques sociales qui ont cours dans certaines entreprises de presse comme Roularta. L’AJP est ainsi confirmée dans sa volonté de rétablir des relations sociales respectueuses des professionnels de l’information.

Lire L'AJP salue la victoire judiciaire des journalistes licenciées du Vif

22:33 Publié dans Presse | Tags : actionnaire, le vif, licenciement, loi

27 mars 2010

Pigistes : le SNJ toujours en première ligne

Lors de leur dernier mandat, les élus du SNJ du Groupe Express-Roularta ont bataillé ferme pour défendre les droits des pigistes dans les instances représentatives du personnel, au comité d’entreprise comme lors des réunions des délégués du personnel.

Les pigistes votent sans conditions de revenus

Ils ont obtenu que les pigistes puissent voter et être éligibles lors de ces élections à GER, sans conditions de revenus, conformément à un jugement de novembre 2009 (lire encadré sur le protocole pigistes). Electorat et éligibilité des pigistes ne sont donc plus conditionnés que par le nombre de bulletins de salaire dans les douze derniers mois précédent l’élection. Une grande victoire du SNJ et de FO, non seulement pour les journalistes pigistes mais plus largement pour la profession, puisque la loi pose une égalité de droit entre tous les journalistes, qu’ils soient mensualisés ou pigistes (Code du travail, art. L. 7112-1)

Les mauvais coups du « protocole pigistes »

Signé en novembre 2008 par trois syndicats minoritaires, dont la CFDT, le protocole d’étape concernant les droits des pigistes a été partiellement annulé par la justice, à la suite d’une action intentée par le SNJ, la CGT et FO (trois syndicats réunissant près de 74 % des voix aux dernières élections de la Commission de la carte).
Le 3 novembre 2009, le Tribunal de grande instance de Paris a déclaré illicites une clause restrictive de ce protocole concernant le droit électoral des pigistes et leur non-prise en compte dans le calcul des effectifs sans carte professionnelle, alors que celle-ci n’est ni obligatoire, ni constitutive de la qualité de journaliste.
Le TGI a aussi rappelé aux employeurs l’obligation de paiement des primes d’ancienneté sur l’intégralité du salaire, quand aucun barème de pige n’existe, et l’obligation d’inscrire les pigistes dans le registre unique du personnel. Le jugement confirme par ailleurs l’application des dispositions de la Convention collective des journalistes en cas de maladie, accident du travail et maternité, plus protectrices que les dispositions du protocole.
Le 27 janvier 2010, l’ensemble des syndicats de journalistes ont demandé la renégociation de ce protocole remettant en question les droits des pigistes, afin de « renforcer les bases incontestables des droits légaux, conventionnels et statutaires des journalistes pigistes ».
Retrouvez l’analyse du SNJ sur le protocole d’étape pigistes sur le site du SNJ

Les élus du SNJ ont également défendu celles et ceux dont le montant des piges avait subi une diminution notable, ou dont la collaboration avait été brutalement arrêtée, obtenant de justes indemnités de licenciement. Ce qui s’est malheureusement produit de plus en plus souvents dans le groupe ces dernières années.

Nos revendications

• L’augmentation des tarifs de pige parallèle à celle des salaires des journalistes mensualisés de l’entreprise.
• La prime d’ancienneté ajoutée au salaire de base, et non intégrée dans le tarif de pige.
• Le bénéfice de l’épargne salariale (accords de participation, d’intéressement, PEE plan d’épargne bonifié par l’employeur).
• La modification du contrat de travail ou le licenciement en cas de baisse du volume de piges ou de leur disparition.
• Le maintien du salaire en cas de maladie, maternité et accident du travail, comme le prévoit la convention. Les pigistes concernés ne doivent pas être renvoyés vers un régime de prévoyance conçu pour le décès, l’invalidité et la longue maladie.
• Les cotisations sociales à 100 % du salaire pour ceux qui n’ont pas opté pour l’abattement.

Nos élus ont aussi bataillé pour faire cesser les pratiques discriminatoires à l’égard des journalistes rémunérés à la pige : la grande majorité des pigistes du Groupe Express-Roularta ne bénéficie toujours pas de primes d’ancienneté ; les tarifs des piges n’ont pas été revalorisés depuis des années ; les pigistes sont exclus du bénéfice des accords collectifs notamment les augmentations de salaire annuelles (le SNJ et FO ont insisté sur la nécessité d’inclure les pigistes dans le cadre de la dernière négociation sur les salaires) ; le 13e mois et les congés payés sont déduits du montant des piges...

Non aux piges « tout compris »

Il faut en finir avec un usage fréquent mais contraire à la convention collective qui consiste à verser 13e mois et congés payés au mois, sur chaque pige, avec chaque bulletin de salaire.
C’est une manière, pour les entreprises, d’inclure le 1/12e (13e mois) et le 1/10e (congés payés) dans le tarif de la pige. La convention collective prévoit le paiement annuel de ces deux éléments de salaire, en plus du tarif de la pige. De plus, les congés payés et le treizième mois doivent être calculés sur l’ensemble des salaires (y compris les congés payés de l’année précédente). C’est la loi. Avec le paiement mensuel, les employeurs lèsent donc les pigistes de un dixième + un douzième du dixième des salaires, soit près de 2 % !

En votant nombreux pour nos candidates et nos candidats, vous êtes assurés de faire élire des journalistes compétents et efficaces pour défendre vos droits. Et vous renforcez aussi, le premier syndicat de journalistes afin qu’il pèse dans les instances nationales de négociation, comme par exemple celles sur un barème minimal de piges, face aux représentants des patrons de presse.

Le SNJ, premier syndicat de journalistes

Le Syndicat national des journalistes (49,59 % des voix aux élections à la Commission de la carte, un score obtenu face à six listes concurrentes) est le plus présent dans les entreprises de presse, les négociations et les instances nationales où sont défendus les droits et intérêts des journalistes. Il met à leur disposition, qu’ils soient syndiqués ou non, des permanences (juridique, emploi, pigistes, etc.) et des services pratiques ainsi qu’un site Internet : www.snj.fr
• SNJ 33, rue du Louvre, 75002 Paris. Tél. : 01 42 36 84 23

Votez pour les candidats du SNJ !

31 août 2009

Atmosphères : avis négatif du CE

Fin juillet, la direction prétendait que les conséquences sociales de la cessation de parution d'Atmosphères s'inscrivaient dans le cadre juridique d’un « petit licenciement économique collectif de moins de 10 salariés ». Faux, ont dû souligner à plusieurs reprises les représentants du personnel : les licenciements potentiels concernent bien plus que 10 salariés, compte tenu notamment des pigistes. Résultat : c'est un “plan social” (PSE) qui est à l'ordre du jour du Comité d'entreprise extraordinaire du 28 août.

Texte adopté à l'unanimité par le Comité d'entreprise lors de sa réunion extraordinaire du vendredi 28 août 2009.

« Le 28 août 2009, le Comité d’entreprise de Groupe Express-Roularta a été saisi par la direction d’une demande d’avis concernant son projet d’arrêt de la publication du mensuel Atmosphères et de conclusion d’un contrat de licence de la marque « Atmosphères » avec le groupe Prisma Presse, au profit de son mensuel Femmes.

Le comité d’entreprise a été informé le 27 juillet dernier de ce projet, en pleine période de congés, en l’absence de la plupart des élus.
Il est regrettable que cette information n’ait pas été communiquée plus tôt aux représentants du personnel comme aux salariés concernés. Alors que, ces derniers mois, les élus avaient été régulièrement alertés des indéniables difficultés du titre, il aurait été logique, et plus efficace, d’examiner la situation d’Atmosphères et d’envisager d’autres possibilités de réorganisation de son activité au moment du précédent PSE, en février dernier. Les élus ont pourtant, à plusieurs reprises, tenté d’obtenir des éclaircissements sur les projets de la direction à l’égard du magazine et de ses salariés. En vain…

La conclusion d’un accord avec Prisma Presse explique désormais la hâte avec laquelle la direction veut mettre en œuvre son contrat de licence, dès le numéro d’octobre de Femmes. Cette précipitation ne saurait cacher que la disparition d’Atmosphères est lourde de conséquences sociales : même si la direction assure qu’elle fera ses « meilleurs efforts » pour en reclasser une partie, il reste que 14 salariés en CDI et une vingtaine de pigistes sont concernés par la disparition du titre, une première dans l’histoire de notre groupe. Il est d’ailleurs scandaleux que des salariés aient été débauchés en 2008 afin de rejoindre et relancer Atmosphères, pour finalement se voir brutalement privés d’emploi seulement quelques mois plus tard.

Par ses hésitations de gestion et l’opacité des choix de sa politique sociale, la direction porte donc une grande responsabilité sur l’affaiblissement d’Atmosphères. Venant après un PSE qui s’est traduit par la suppression de plus de 10 % des effectifs du groupe, la disparition d’Atmosphères inquiète l’ensemble des salariés.

Pour ces raisons, le Comité d’entreprise de Groupe Express-Roularta choisit d’émettre un avis négatif sur ce projet. »

04 août 2009

Atmosphères : non à la liquidation à la va-vite

Vendredi 31 juillet, la réunion sur la situation d’Atmosphères entre la direction et les représentants du personnel (présents en cette période de vacances) a confirmé les craintes du SNJ. Notamment

- Sur le respect de la procédure

Le premier CE d’information-consultation s’était déjà tenu, le 27 juillet, dans l’illégalité puisque n’avaient pas été communiqués au préalable aux membres du CE, comme le prévoit la loi, les documents relatifs au projet de la direction.

Le 31 juillet, celle-ci poursuit sa tentative de brûler les étapes, à savoir orienter les débats sur les conséquences (reclassements éventuels, licenciements…), et non sur l’examen des motivations, de ce projet de cessation de la publication.

- Sur les effectifs concernés

Dans le document remis aux élus lors de la réunion du CE le 27 juillet, dans la partie « Conséquences sociales », la direction affirme que « l’équipe éditoriale d’Atmosphères est composée de 12 journalistes », l’équipe commerciale « d’une directrice de la publicité et d’une directrice de la clientèle ». Soit 14 salariés.

Dans un document remis lors du « point d’étape » du 31 juillet, la direction évoque « 14 salariés ».

Donc la direction « oublie » les pigistes, alors même que la loi (Code du travail, art. L. 7112-1) dispose que

Toute convention par laquelle une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un journaliste professionnel est présumée être un contrat de travail.

Cette présomption subsiste quels que soient le mode et le montant de la rémunération ainsi que la qualification donnée à la convention par les parties.

Dans le document remis au CE le 27 juillet, la direction fait état de 10 pigistes.

En réalité, 19 pigistes « réguliers » collaborent à Atmosphères.

Le nombre de salariés concernés s’élève donc à 14 + 19 = 33 personnes.

Lors du « point d’étape » du 31 juillet, la direction a remis aux représentants du personnel un document présentant son projet, ne portant que sur les salariés en CDI : sur 14, 6 seraient reclassés dans GEE, 2 seraient repris par Prisma, 6 seraient concernés par des « suppressions de poste ».

Ce qui amenait la direction à conclure que le seuil de 10 licenciements n’étant pas atteint, « nous nous situons donc dans le cadre juridique d’un “petit licenciement économique collectif de moins de 10 salariés” [souligné], dont nous allons devoir lancer la procédure très prochainement ». On remarquera qu’ici, le conditionnel n’est pas de mise !

La loi est donc violée aussi bien sur la forme (information-consultation du CE) que sur le fond (le nombre de salariés).

27 juillet 2009

« Atmo » : la liquidation

Lors du Comité d’entreprise extraordinaire convoqué d’urgence lundi 27 juillet, la direction du groupe a annoncé aux élus son projet d’arrêt de la publication du mensuel Atmosphères, cédé à Prisma Presse sous forme de « contrat de licence » au bénéfice de son titre mensuel Femmes.

Ce projet, qui constitue évidemment une très mauvaise nouvelle, est lourd de conséquences sociales : 14 suppressions de postes. Les équipes d’Atmosphères seraient très partiellement reprises chez Prisma Presse. C’est donc au sein de GER qu’il faudra trouver les solutions de reclassement des journalistes ainsi que des salariés de la régie. A quelle échéance ? Sans doute très rapprochée, le numéro de septembre étant le dernier à paraître.

Venant après un PSE qui s’est traduit par la suppression de plus de 10 % des emplois du groupe, cette annonce, dramatique pour les intéréssés, indigne les élus. Malgré leurs multiples appels à la transparence au cours des récentes séances du Comité d’entreprise, la direction a choisi de procéder de la pire façon qui soit, en dévoilant ses intentions en pleine période de congés. Hasard ou nécessités du calendrier des négociations avec Prisma ? Il est permis de parier aussi sur la volonté du directoire et de l’actionnaire de jouer la montre dans l’annonce faite à l’équipe d’Atmosphères et dans la procédure d’information-consultation du Comité d’entreprise...

Lors de la réunion de ce jour, la direction est restée floue sur les conséquences de son projet. Ce n’est véritablement que dans la seconde quinzaine d’août que commencera l’informationconsultation des élus. Notre objectif est clair : nous assurer que, quelle que soit la formule
choisie, aucun des salariés d’Atmosphères ne se retrouve privé d’emploi.

Au-delà de cette position de principe, les élus considèrent que, si la situation d’Atmosphères est à ce point problématique qu’on en arrive à une telle extrémité, c’est lors du PSE que la question aurait dû être posée par la direction, et débattue avec les élus et les intéressés. Or, il n’en a rien été... Juridiquement, c’est donc au PSE qu’il faut continuer à se référer, et celui-ci ne prévoyait nullement la suppression des emplois d’Atmosphères. Chaque salarié devra donc se voir proposer par la direction une solution de reclassement équivalente au poste qu’il occupait jusqu’alors : c’est un impératif absolu.

Les élus du Comité d’entreprise - 27 juillet 2009

CFDT CGT SNJ FO CFTC

 

12 mars 2009

Un pompier pyromane

Lue dans Le Soir (9 mars 09), une tribune d'Amid Faljaoui, directeur général des magazines francophones du groupe Roularta (Le Vif-L'Express, Trends-Tendances, Cash, Sport Magazine…). Extraits.

Les rédacteurs en chef de la presse quotidienne belge [...] avec sagesse, [...] ont compris qu'un journal « peut être un contre-pouvoir mais il ne doit jamais devenir un pouvoir ». [...]

La crise actuelle est une crise de l'offre avant d'être une crise de la demande. Face au syndrome du déficit d'attention des jeunes et à leur consommation « libertine », face à la tyrannie du choix qu'impose le Net, face à la banalisation de l'information, il y a place pour une offre renouvelée et plus exigeante que par le passé. Notre valeur en tant que presse écrite passe par le triptyque « décrypter, distraire et rendre service ». Les gens ne veulent plus « savoir », ils savent déjà souvent avant nous, ils veulent donc surtout « comprendre ». Mais pour cela, une partie de la presse écrite doit aussi sortir de sa logique agencière.

En clair, prendre davantage la voie de la valeur ajoutée et ne pas succomber aux sirènes de l'info dépêches. Quant aux journalistes, je pense que la période actuelle est une période bénie car comme le disait Erik Orsenna, « nous sommes dans des métiers de vigilants, à un moment où le monde change ».

Face au « fast news » et à l'info-obésité, le journaliste compétent, sans œillères et à valeur ajoutée ne risque pas de se transformer en OS de l'information. Le monde a encore besoin de lui.

Comme le remarque un lecteur sur le site du Soir, “il est bien placé ce Amid Faljaoui [...]. N'est ce pas lui qui est, en partie, à la base du licenciement d'une partie de la rédaction du Vif récemment ?”

Voir Le Vif-L'Express : “Un journalisme mis au pas”, Purge au Vif.


00:19 Publié dans Presse | Tags : actionnaire, le vif, licenciement, emploi