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08 mars 2010

Oui à de vraies négociations

Salaires, RTT, multimédia : oui à de vraies négociations

Négociations salariales : zéro euro pour tous

Lors de la négociation annuelle obligatoire sur les salaires, le SNJ et FO ont demandé :

  • 100 euros pour tous ;
  • l’application de la prime d’ancienneté pour les pigistes (accords GER et jugement de novembre 2009 sur le protocole d’accord national).

Réponses de la direction :

  • zéro euro d’augmentation collective... mais + 0,5 % pour les augmentations individuelles, décidées dans l’opacité et à la tête du client ;
  • une négociation en juillet… à la condition d’un équilibre des résultats de GER.

RTT : reculer pour mieux sauter ?

L’échéance de l’accord RTT est reportée à fin juin, comme si l’on voulait que ce débat ne soit pas au cœur de la campagne électorale. Surtout, les négociations auront lieu avant les congés d’été, période peu propice à la mobilisation des salariés.

Le SNJ et FO refusent la diminution du nombre de jours de RTT, restant fidèles au vote en AG des salariés, après la dénonciation par la direction de l’accord 35 heures, fin 2008. Si une négociation doit se tenir, ce n’est donc pas pour diminuer le nombre de jours de RTT !

Multimédia : la direction ne doit pas passer en force

Le SNJ et FO demandent la revalorisation des droits d’auteur, car la reprise des articles et photos a explosé. Quant au travail multi-supports (papier et web), le SNJ et FO exigent le volontariat : personne ne doit y être contraint, et des moyens : à travail supplémentaire, effectifs supplémentaires, et rémunération supplémentaire.

Par ailleurs, le SNJ et FO rappellent que, selon la loi, le journaliste professionnel est attaché à un titre : personne ne peut donc être contraint de collaborer à plusieurs titres.

C’est sur ces bases que le SNJ et FO participeront, comme ils l’ont fait dans d’autres entreprises, à une éventuelle négociation. Négociation qui risque d’être compromise par le passage en force de la direction, qui a d’ores et déjà impulsé la collaboration multi-titres.

Elections : pas de discrimination envers les pigistes

Les élections des DP et du CE sont prévues le 1er avril (protocole affiché à chaque étage).

Le SNJ et FO ont obtenu (en application de la loi, et du jugement de novembre 2009) le même traitement pour les pigistes et les autres salariés : l’électorat et l’éligibilité des pigistes ne sont plus conditionnés à un minimum de revenu annuel.

En revanche, la direction a refusé une clause prévoyant de nouvelles élections après la fusion avec le Groupe L’Etudiant. Ce qui revient à priver les 158 salariés de L’Etudiant de toute représentation.
Le SNJ et FO n’ont donc pas signé le protocole préélectoral.

Ne vous laissez pas confisquer ces débats, et donc votre avenir !

SNJ           FO

 

100308fosnj.pdf

24 février 2010

Multimédia : GER en pleine expérimentation

Lors du CE du 19 février 2010, la direction a présenté devait présenter ses projets, ses vues, son approche en ce qui concerne Internet et le multimédia.

Le SNJ avait notamment demandé que soit inscrit à l'ordre du jour le projet de web payant de L'Express, annoncé lors d'un précédent CE, mais dont la presse a annoncé la remise en cause. Le SNJ a regretté que les représentants du personnel n'aient pas été informé de cette renonciation comme ils l'avaient été du projet.

La direction a confirmé qu'elle renonçait à ce projet. Elle a indiqué qu'elle étudiait différents modèles et qu'elle s'inscrivait, comme les autres entreprises de presse, dans une logique de test, d'expérimentation, dans “un processus empirique”.

En revanche, en ce qui concerne les salariés, la direction veut leur donner “les moyens et la formation nécessaires” pour “publier, commercialiser, négocier” dans tout ce qui concerne les nouveaux médias. D'où le plan de formation Wan-Ifra. Pour les journalistes, la direction annonce ses objectifs : à terme, des rédactions fusionnées ; en attendant, publier plus sur Internet.

Les élus SNJ sont intervenus pour regretter l'absence de stratégie de la direction. Et relever la contradiction entre

  • l'expérimentation avouée sur les objectifs
  • le dogmatisme mis en œuvre sur les moyens, en particulier pour les personnels : travailler plus, sur différents supports, mais à effectifs moindres.

Le président du directoire s'est alors emporté dans une tirade agressive à l'égard du SNJ, lui demandant quelle est la stratégie qu'il préconise. Les élus SNJ ont répondu que la définition de la stratégie de l'entreprise ne relève pas de la compétence des représentants du personnel.

L'ordre du jour prévoyait ensuite un point sur les négociations.

  • Le président du directoire a manifesté son intérêt pour la négociation multimédia réclamée par la CFDT et la CGT, il a évoqué le droit d'auteur et les aspects juridiques de la collaboration multi-supports (voir Négociations : oui, mais pour quoi ?)
  • Sur la négociation annuelle obligatoire (NAO), voir Salaires : 0 %, avec les remerciements de la direction !
  • Sur la RTT, le président du directoire a indiqué que “le calendrier social du groupe étant bloqué par de multiples négociations”, il propose la prolongation des dispositions actuelles (qui devaient arriver à échéance en avril) jusqu'au 1er juillet, ceci pour permettre une négociation éventuelle dans le 2e trimestre (voir CET : le SNJ ne bradera pas sa signature et Pas un jour de RTT ne doit être bradé).
  • Sur les élections des CE et DP, direction et représentants du personnel ont indiqué que la négociation était en cours pour tenir les élections début avril.

20 février 2010

Salaires : 0 %, avec les remerciements de la direction !

Mercredi 17 février se tenait la troisième réunion de la négociation annuelle obligatoire (NAO) qui selon la loi doit porter notamment sur l'évolution des salaires.

Lors de la précédente réunion, le 2 février, le SNJ a demandé une augmentation générale des salaires de 100 euros pour tous. FO s'est rallié à cette position. La CFDT et la CGT revendiquaient 2 %. Le SNJ préfère une augmentation en “valeur absolue” et non en pourcentage car cela avantage les bas salaires. Le SNJ et FO ont aussi insisté sur la nécessité d'inclure dans le cadre de la négociation les pigistes, systématiquement négligés dans le passé.

Conscientes de la conjoncture difficile que connaît le groupe, les organisations syndicales ont notamment mis en avant

  • l'évolution du coût de la vie
  • l'absence d'augmentation collective significative au cours des dernières années
  • les efforts consentis par les salariés dans la dernière période (plan de suppression d'emplois, réorganisation...).

La direction a indiqué que la masse salariale serait augmentée

  • de près de 0,4 % mécaniquement du fait des sauts d'ancienneté
  • d'environ 0,8 % par des augmentations individuelles, dont 0,5 % liés à des changements de fonctions.

(Lors du CE du 19 février, la direction a indiqué que l'un des principaux critères pour les augmentations individuelles étaient les entretiens individuels d' “évaluation”. Les élus SNJ ont rappelé qu'ils s'étaient opposés à cette prodédure lors de sa mise en place - ils étaient bien seuls - et qu'elle était alors présentée comme facultative. Chacun peut aujourd'hui mesurer la valeur de cet engagement.)

Ce 17 février, en réponse aux demandes des représentants du personnel, la direction a dévoilé sa position : aucune augmentation générale.

Le SNJ dénonce cette attitude de la direction, scandaleuse à plus d'un titre.

En effet, la direction piétine le principe même de la négociation, puisque trois réunions ont vu des propositions des syndicats mais aucune de la direction.

De plus, la direction est venue à la négociation avec un projet d'évolution de la masse salariale déjà ficelé sans jamais concéder aucune marge de négociation.

Enfin, à l'intérieur même de son schéma, la direction a refusé toute discussion sur le fait que la totalité de l'augmentation de la masse salariale qu'elle-même envisageait serait consacrée aux augmentations individuelles. Et rien à une augmentation générale.

Dans ces conditions, comment les salariés pourraient accorder quelque crédit aux remerciements que la direction a formulé à leur endroit quant aux efforts qu'ils ont fournis ces derniers mois ? Et quels espoirs peuvent-ils mettre dans la proposition faite aux syndicats d'une nouvelle négociation plus tard dans l'année, à la condition, bien hypothétique, que les comptes du groupe se portent mieux ?

Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ! Face au cynisme de la direction, les salariés n'ont aucune illusion à se faire et ne peuvent compter que sur leur capacité de mobilisation.

00:34 Publié dans Négociation | Tags : négociation, salaires, pigistes

06 janvier 2009

Le SPMI (organisation patronale) annonce un gel unilatéral des salaires en 2009

(Communiqué national)

Un coup de force inacceptable

 

19 juin 2008

L’heure du grand remue-ménage

Réaménagements internes et arrivée de L’Etudiant

Licenciement de la rédactrice en chef d’Atmosphères et d’un salarié du service Informatique pour des fautes professionnelles imaginaires, fin des renforts à la Lettre de L’Expansion, interruption des CDD de trois réviseurs à Point de Vue-Images du Monde et disparition, de fait, de la révision de ce titre (qui n’est pas dans le périmètre de Groupe Express-Roularta, mais dont les services sont de plus en plus intégrés à GER), non-renouvellement du CDD du fabricant de L’Expansion... L’arrivée prochaine sur le site de Châteaudun du Groupe L’Etudiant (qui perd au passage 33 % de ses mètres carrés) et les réaménagements en cours sont une aubaine pour la direction : elles lui permettent de justifier l’entassement, les mutualisations et les suppressions de postes en catimini.

Mini-bureaux, promiscuité et « open space total »

Cafouillages, improvisation et manque de concertation : nombre de salariés n’ont pas été informés des projets de la direction par leurs chefs de service, et certains de ces derniers ont été eux-mêmes tenus à l’écart de toute information... Quant à l’avis des personnes se retrouvant dans des bureaux « reconfigurés », bruyants ou ne garantissant pas la confidentialité indispensable à leur travail, la direction n’en a pas tenu compte.
GER s’obstine à poursuivre ses projets d’« open space total », que le SNJ estime inadaptés à la spécificité de nos métiers, en commençant par les rédactions et le marketing Web au 3e étage, regroupés autour de mini-bureaux, une innovation qui devrait être étendue au 5e puis au 4e. Elle a fait passer le service informatique (DSI) – mutualisé avec celui de L’Etudiant, ce qui est plutôt inquiétant pour les emplois –, du rez-de-chaussée au sous-sol, alors que d’autres solutions auraient pu être envisagées... si le Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) avait été informé et consulté à temps, au lieu d’avoir été mis devant le fait accompli.
En effet, le CHSCT vient seulement de rendre, le 5 juin, un avis (partiel et défavorable) sur les projets de la direction, alors qu’ils ont été mis en œuvre depuis près de trois mois, au mépris de toutes les procédures légales.
L’arrivée du Groupe L’Etudiant dans nos murs avait été évoquée au cours du CE du 14 septembre 2007, puis discutée lors de celui du 19 octobre 2007. Depuis près d’un an, la direction planche donc sur ce projet : rien ne l’empêchait d’y associer le CHSCT, au lieu de passer en force, comme à son habitude et de court-circuiter les instances représentatives du personnel.
Seule bonne nouvelle, le CHSCT a voté la nomination d’un cabinet d’expertise, Isast (le même que celui qui a été mandaté par L’Etudiant pour suivre leur déménagement chez nous), qui conseillera le CHSCT sur les réaménagements en cours... même si la plupart d’entre eux ont déjà été menés à leur terme. Les salariés vont devoir veiller à ce que les préconisations d’Isast concernant les conditions de travail (éclairage, bruit, ventilation, espace...) soient suivies d’effets, comme la direction s’y est engagée.
Le Groupe L’Etudiant arrive fin juillet sur notre site. Leur direction affirme que cette opération n’a pas pour objectif de « remettre en cause l’autonomie de fonctionnement et de décision qui fait la force et la réussite » de l’entreprise, ni de « réaliser un plan de réduction d’effectifs ». Nous devrons tous être vigilants pour que tout cela ne se termine pas par des suppressions de postes sous prétexte de « doublons », une pratique dont notre direction a fait sa spécialité, au fil des rachats, des fusions et des changements d’actionnaires.

Retraites par capitalisation des journalistes

Le SNJ a dit non à un accord 100 % négatif

Lors du Comité d’entreprise du 22 mai dernier, la majorité du CE a donné un avis favorable à la mise en place d’une retraite complémentaire par capitalisation pour les journalistes. Le SNJ a refusé de donner son aval à cet accord qui porte un mauvais coup au système par répartition et aux intérêts des journalistes.
A l’avenir, les journalistes de GER cotiseront donc pour leur complémentaire selon le principe du chacun pour soi, avec la seule garantie de retrouver au moment de leur départ à la retraite, les sommes versées, amputées par l’inflation et par les frais de gestion prélevés par la Sogecap, la compagnie d’assurance-vie et de capitalisation de la Société générale.
Rappelons que de janvier 2005 à fin juin 2008, les titulaires d’une carte de presse à GER n’ont pas cotisé pour leur retraite complémentaire sur la base de 100 % de leur salaire mais seulement sur 70 %. Cela s’est traduit par des rémunérations nettes augmentées de 50 à 60 euros par mois mais aussi par une perte future de pension trois fois supérieure, puisque le salarié a moins cotisé et que la direction n’a versé aucune cotisation sur ces sommes « économisées ».
Dans cette affaire, les journalistes abandonnent trois ans et demi de cotisations de retraite (les leurs et les cotisations patronales), la seule façon d’espérer les récupérer étant d’en passer par une procédure judiciaire que le SNJ est prêt à mettre en oeuvre avec celles et ceux qui le souhaitent.
La direction est la seule vraie gagnante de ce marché de dupes : elle fait entériner les substantielles économies qu’elle a réalisées depuis 3 ans, et officialise celles qu’elle va faire dans les prochaines années.
Les journalistes sont les grands perdants de cette affaire. D’abord les CDD, qui ne pourront cotiser qu’au bout de six mois de présence, une véritable incitation pour la direction, à précariser encore davantage le statut des collaborateurs du groupe. Ensuite, les journalistes qui ont choisi, comme ils en ont le droit, de cotiser à 100 % à la fois sur leur retraite et sur leurs cotisations de la Sécurité sociale, désormais pénalisés par une surcomplémentaire inutile.
Autres personnes lésées : les journalistes proches de la retraite dont on ne voit pas ce que leur apportera le fait de cotiser à un tel régime pour si peu d’années, ainsi que ceux – ultramajoritaires – qui ne feront pas toute leur carrière dans le groupe, à commencer par les jeunes journalistes, car capitaliser n’a d’intérêt que sur le long terme.

Une remise en cause du régime par répartition

Enfin, le régime par répartition, insidieusement remis en cause au sein du groupe, est aussi la victime de cet accord qui risque de servir d’exemple à d’autres employeurs.
Il est regrettable, que certains aient cédé au chantage de la direction (capitalisation sinon rétorsions contre les salariés) en acceptant ce système, à rebours des valeurs de solidarité du syndicalisme. Car cet accord n’empêchera pas la poursuite du blocage des salaires à GER, la dégradation des conditions de travail, la réduction des effectifs, entraînant démotivation et perte de substance de nos titres.
Il intervient alors que les retraites complémentaires sont menacées. A la fin de l’année, l’Agirc pourrait ne plus verser en totalité la retraite des cadres et assimilés avant 65 ans : une autre façon de faire baisser le niveau des pensions. Et d’inciter toujours plus à alimenter des fonds de retraite privés, fonctionnant par capitalisation.
De plus, le projet d’allongement de la durée de cotisation de 40 à 41 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein aurait des conséquences catastrophiques dans notre secteur où l’âge d’entrée dans la profession ne cesse de s’élever, tandis que les plus de 50 ans ont le plus grand mal à rester en activité.

Absents non remplacés : encore plus de travail pour tous

La direction n’a pas transmis dans les délais légaux, les réponses aux questions des délégués du personnel, posées par le SNJ lors de la réunion du 22 mai dernier, ce que nous avons signalé à l’Inspection du travail. Une entrave au fonctionnement de l’institution des DP qui survient pour la deuxième fois en cinq réunions, depuis janvier. Voici deux questions posées lors de cette réunion et les réponses de la direction.

Question n° 1. Les journalistes de la rédaction technique de L’Express en congé en mai ont été remplacés seulement les jours de bouclage, voire pas du tout selon les services, ce qui a entraîné une surcharge de travail très importante pour les présents, donc des heures supplémentaires, s’ajoutant aux délais de bouclages plus courts en mai. Pourquoi les personnes absentes n’ont-elles pas été remplacées ? Que comptez-vous faire pour y remédier à l’avenir ?

Question n° 2. A L’Express, les assistantes en congé en mai n’ont pas été remplacées (pas d’assistante au service Monde et Culture, Courrier des lecteurs pendant plus d’une semaine, etc.) entraînant des difficultés de fonctionnement pour les services et un volume de travail considérable pour les assistantes à leur retour de congé. Pourquoi les absentes n’ont-elles pas été remplacées ? Comment comptez-vous organiser le remplacement des assistantes de L’Express, lors des congés d’été ?

Réponse : La Direction propose de répondre aux deux questions simultanément. Il n’y a pas de remplacement systématique des assistantes absentes pour des raisons économiques. En outre, les assistantes de la rédaction de L’Express sont organisées en binômes comme l’indique la note d’organisation qui leur a été diffusée le 20 mai et qui est remise en séance aux délégués du Personnel. Les remplacements des vacances d’été devront être organisés au sein des binômes. Une position différente est adoptée en cas d’absence maladie.
Il en est de même pour les journalistes des rédactions techniques qui ne seront plus systématiquement remplacés. La décision appartient aux chefs de services qui ont la parfaite connaissance des contraintes budgétaires dans lesquelles ils interviennent.

Le SNJ a du mal à comprendre les « raisons économiques » et autres « contraintes budgétaires » du non-remplacement systématique des absents, qui est devenu la règle, alors que GER a réalisé 3 millions d’euros de résultat d’exploitation en 2007..

Communiqué SNJ du 17 juin 2008

17-06-2008 Grand remue-menage.pdf

04 avril 2008

Une seule priorité : la défense des salariés

Une seule priorite 03-04-2008.pdf

08 décembre 2007

La capitalisation, c'est non ! Oui à des retraites à 100 %

Retraites des journalistes

La capitalisation, c'est non ! Oui à des retraites à 100 %

Lors du comité d’entreprise du 22 novembre dernier, les élus du SNJ ont à nouveau manifesté leur opposition au projet de retraites complémentaires par capitalisation proposé par la direction. A nos questions sur le remboursement des sommes « économisées » pendant trois ans – au cours desquels GEE a cotisé pour nos retraites sur 70 % de notre salaire au lieu de 100 % – la direction a répondu par une fin de non-recevoir.

Selon nos calculs, un salarié percevant 4 301 euros par mois (le salaire médian 2006 d’un journaliste homme à GEE) a « économisé » 55,44 euros par mois, soit 2 162,16 euros de cotisation sur trois ans. Evidemment, ce « gain » en salaire se paie par une retraite amputée. D’autant que l’entreprise a « économisé » 89,65 euros de cotisation mensuelle destinée à ces retraites complémentaires, soit 3 496,35 euros de moins en trois ans. En 2005, cette « économie » au détriment des journalistes a même permis de financer la « prime Villepin » de 700 euros, qui a bénéficié... à l’ensemble des salariés ! L’économie de la direction sur les cotisations patronales non versées s’élèverait au minimum à 300 000 euros annuels, soit à au moins 900 000 euros depuis 2005 !

La direction reconnaît implicitement avoir fait fausse route trois années durant : elle propose le retour aux cotisations sur 100 % du salaire au 1er janvier 2008... sauf que GEE, au lieu de revenir au régime par répartition, entend s’aventurer dans la capitalisation, un dispositif obligatoire pour tous, opaque et inégalitaire.

Capitaliser, c’est cotiser pour soi, contrairement à la répartition – un régime solidaire auquel nous tenons – où tout le monde cotise pour tout le monde, et où les actifs cotisent pour les retraités. Le SNJ refuse d’entrer dans cette logique du « chacun pour soi ».

 

Chaque journaliste doit pouvoir choisir

Depuis une circulaire du 7 janvier 2003, les journalistes peuvent choisir de cotiser à la retraite de la sécurité sociale sur la totalité de leur rémunération brute. Au sein de GEE, et pour 2003, les syndicats ont signé un accord donnant la possibilité aux journalistes de cotiser à 100 %.

Depuis cette date, la direction aurait dû consulter chacun d’entre nous tous les ans sur cette question, ce qui n’a pas été fait. Pourtant la réglementation précise que cette consultation est obligatoire.

Aussi, le SNJ demande qu’une attestation annuelle soit envoyée à chaque journaliste qui choisira des cotisations sociales abattues ou non pour cette retraite de base à la sécurité sociale.

Le choix du SNJ est clair : cotiser sur 100 % du salaire à quelque régime que ce soit (sécurité sociale ou complémentaire) est un investissement pour l’avenir.

Défendre sa retraite intégrale, et soutenir le régime par répartition, c’est choisir de cotiser à 100 %.

 

Le passif accumulé en trois ans et la perspective de ces retraites capitalisées (souscrites sur la base d’un contrat de type article 83) soulèvent de nombreuses questions que nous poserons à la direction lors de la prochaine séance de négociation sur les retraites.

• Sur la base d’estimations inexactes fournies par l’entreprise, les délégués syndicaux avaient donné leur accord sur l’abattement des cotisations de retraite complémentaire des journalistes pour l’année 2005. La décision aurait dû être individuelle pour les années suivantes. Pourquoi la direction n’a-telle pas procédé à une consultation des journalistes en 2006 et en 2007 ? Qu’attend-elle pour les consulter avant le 1er janvier 2008 ?

• Quel est le montant des sommes que l’entreprise n’a pas versées aux caisses de retraites complémentaires en 2005, 2006 et 2007, sur les parts salariés et patronale ?

• Pourquoi la direction ne propose-t-elle pas le rattrapage des trois ans de cotisations perdues en les prélevant mensuellement sur plusieurs années, de façon à les rendre « indolores » pour les journalistes comme pour l’entreprise ?

• Que compte faire la direction concernant les cotisations impayées des salariés ayant quitté GEE depuis 2005, en particulier les personnes proches de la retraite ? Comment seront dédommagés les CDD ?

• Concernant le projet de capitalisation, pourquoi obliger l’ensemble des journalistes à souscrire une épargne privée sans les informer ni les consulter alors que souscrire une assurance-vie ou un plan d’épargne entreprise est de l’ordre de la décision individuelle ?

• Un contrat de type 83, collectif et obligatoire, étant résiliable à tout moment par la direction ou par les syndicats signataires, comment ce système d’épargne privée peut-il être pérenne ? Qu’adviendra-t-il en cas de changement d’actionnaire, de cession d’un ou de plusieurs titres de GEE, ou en cas de revirement de la direction ou des syndicats ?

• Qui réglera la part patronale de ces cotisations pendant les périodes de chômage ou de maladie, alors que, dans le cadre de la répartition, le salarié bénéficie de points de retraites gratuits ?

• La direction affirme que le montant des cotisations capitalisées sera moitié moins élevé que celui prélevé dans le cadre de la répartition.
Lors de la dernière séance de négociation, elle l’estimait à 40 euros par mois, soit beaucoup plus que les 28 euros qu’elle évoquait jusqu’alors. Qu’en est-il du montant exact de ces cotisations ?

• Le système par capitalisation ne compenserait pas les pertes de retraite de 20 salariés, pour des montants allant de 10 à 174 euros par an.
Les bases de calcul de la direction sont-elles fiables ? Selon quels critères précis tel salarié plutôt que tel autre fait-il partie des « perdants » ?

• Tandis que dans le cadre de la répartition, un CDD cotise dès sa première heure de travail, pourquoi devrait-il attendre 6 mois d’ancienneté pour cotiser à sa complémentaire, dans le cadre de la capitalisation ? Pourquoi une telle inégalité de traitement par rapport aux CDI ?

 

 

Une exception nommée GEE

Chaque année les entreprises doivent adresser à la Caisse régionale d’assurance-maladie (Cram) une déclaration automatique des données sociales (DADS). Depuis 2005, cette déclaration tend à unifier les régimes de cotisations. Les entreprises de presse procédant à un abattement de 30 % sur certaines cotisations sociales à la sécurité sociale – sous réserve d’avoir consulté les journalistes – il aurait été logique qu’elles réduisent aussi les cotisations de retraite complémentaires, calculées sur 100 % du salaire. C’est justement ce que GEE a mis en application pour le plus grand désavantage des journalistes. Pourtant, dès 2005, les organisations patronales de la presse ont invité leurs adhérents à refuser cette unification et à maintenir le statu quo de déclarations séparées (70 % pour certaines cotisations sociales à la sécurité sociale ; 100 % pour les retraites complémentaires). Mieux : l’Agirc et l’Arcco, les organismes centralisateurs de nos retraites, ont exclu la presse de cette unification des cotisations. La quasi-totalité des entreprises de presse calculent leurs cotisations de retraite complémentaire sur 100 % du salaire. Qu’attend GEE pour faire de même ?

 

Dites non à la capitalisation.
Choisissez de cotiser à 100 % de votre salaire.
Réclamez le paiement des années perdues.

 

La capitalisation, c'est non ! SNJ 7-12-2007.pdf

11:43 Publié dans Tract | Tags : retraite, négociation, salaires, pee, cdd, cotisations sociales

Négociations salariales : c'est pas Noël...

SNJ Salaires C'est pas Noël... 7-12-2007.pdf

22 novembre 2007

Oui à une pension à 100 % et au choix individuel

Retraites complémentaires des journalistes

Depuis trois ans, la rémunération des journalistes de GEE a été revalorisée d’environ 60 euros par mois. Cette vraie-fausse hausse n’est pas due aux largesses de la direction, mais à sa pingrerie : celle-ci pratique depuis début 2005 un abattement de 30 % sur les retraites complémentaires des journalistes. Elle cotise à 70 % au lieu de 100 %, à l’inverse de ce qui se pratique dans l’écrasante majorité des entreprises de presse.

Résultat : le groupe cotise moins et les journalistes aussi. Mais à leur désavantage, puisque leurs retraites complémentaires ont été amputées (voir encadré). En revanche, la direction a fait une sérieuse économie sur la masse salariale. Ces gains ont d’ailleurs permis de financer la fameuse prime Villepin de 700 euros attribuée à tous les salariés de GEE en 2006, un accord que le SNJ n’avait pas signé.

Trois ans de perdus

La soi-disant « économie » de 60 euros par mois réalisée par chaque journaliste équivaut à une perte d’environ 90 euros de retraite complémentaire par mois, soit, depuis 2005, 3 510 euros de pension perdus. Dans l’hypothèse d’un départ à la retraite à 60 ans*, avec vingt-cinq ans d’espérance de vie, cotiser à 100 % rapporte 29 250 euros de pension supplémentaires. D’où son intérêt évident pour les journalistes.
*La convention collective des journalistes fixe l’âge de la retraite à 65 ans

Capitalisation à hauts risques

Refusant de revenir au système par répartition – qui régit le système français et dont la direction n’est pas seule à décider – l’employeur propose, dans le cadre de négociations avec les syndicats, d’instituer un système de retraite complémentaire par capitalisation avec une obligation d’épargne privée pour tous les journalistes.

La direction affirme que la capitalisation reviendra moins cher pour une retraite équivalente, voire parfois supérieure. Elle a beau argumenter sur l’avenir incertain des régimes par répartition, cet avenir est en tout cas moins risqué que les belles promesses de la capitalisation.

Solidarité ou chacun pour soi ?

Sortir du régime par répartition, c’est aussi choisir de cotiser pour soi, au lieu de cotiser au bénéfice de tous. À l’inverse de cette logique du « chacun pour soi », qui fait des ravages dans la société, le SNJ défend le système par répartition, garanti par l’Etat et géré paritairement. Celui-ci permet, en outre, de bénéficier de points de retraite pendant les périodes de chômage et de maladie, et favorise la solidarité entre les générations.

De plus, basculer dans l’épargne privée sans l’accord individuel de chacun serait inadmissible. Les journalistes doivent pouvoir choisir de cotiser à 100 % pour leur retraite complémentaire, en restant dans le cadre de la répartition. Que ceux qui souhaitent capitaliser le fassent, mais sans l’imposer à tous.

Dispositif injuste et bancal

La capitalisation obligatoire à la sauce GEE a d’autres défauts : une vingtaine de journalistes auraient une retraite complémentaire inférieure à celle qu’ils pourraient toucher avec la répartition que la direction compenserait par une indemnité. Par ailleurs, alors que dans le cadre de la répartition, chacun cotise dès sa première heure de travail, un salarié en CDD devrait attendre d’avoir une ancienneté de 6 mois à GEE pour pouvoir cotiser dans le cadre de ce système. Donc, aucun droit à la retraite complémentaire acquis pour moins de 6 mois travaillés... Une inégalité de traitement choquante pour les CDD, et des économies pour l’entreprise.

Le SNJ estime que les sommes indûment « économisées » par la direction depuis trois ans doivent être remboursées. Celle-ci doit prendre ses responsabilités : qu’elle mette en place un plan de rattrapage, si besoin sur plusieurs années, pour rendre indolore le paiement des retards de cotisations salariales. Qu’elle rétablisse, le 1er janvier 2008, des cotisations à 100 % dans le cadre du régime par répartition, pour ceux qui le souhaitent.

Opposé à la fausse solution de la capitalisation, le SNJ l’empêchera par tous les moyens à sa disposition.

 

Salaires : rien pour tous... et tout pour Roularta

Conditions de travail dégradées, stress et démotivation, baisse de la qualité, sous-effectifs... et, comme en 2007, la direction propose royalement... 0 % d’augmentation collective en 2008.

Le SNJ revendique 200 euros pour tous, afin de combler la perte de pouvoir d’achat subie depuis 2002. La hausse du coût de la vie est indiscutable. Selon l’Insee, de 2002 à 2006, l’augmentation des prix s’est établie à 7,81 %. Pour 2007, elle devrait être d’au moins 2 %. Des prévisions optimistes : l’Insee minore le prix de certains biens et services indispensables (médecin, gaz, électricité, produits frais…). Un loyer (un tiers au moins des revenus d’un ménage) représente seulement 6 % de l’indice, et le remboursement d’un crédit n’y figure pas. L’indice des salaires de GEE, lui, n’a pas décollé : rien en 2002 et en 2007 et des revalorisations largement inférieures à l’inflation officielle entre ces deux dates. Sur une masse salariale qui devrait progresser de 2 % en 2008, les augmentations liées à l’ancienneté devraient représenter 0,7 % et les augmentations individuelles de 1,3 à 1,5 %. Privilégiées par la direction, elles sont distribuées dans l’opacité. Il ne resterait donc rien pour les augmentations collectives. Et pendant ce temps-là, Roularta améliore ses résultats... en partie grâce à l’austérité qu’il nous impose. Le SNJ réclame donc 200 euros pour tous, y compris pour les pigistes réguliers, ainsi qu’une revalorisation du tarif des piges, et une hausse des tickets-restaurant, inchangés depuis le 1er janvier 2003.

Une augmentation des effectifs est également impérative. Il faut recruter, pour stopper la dégradation des conditions de travail et améliorer la qualité, dont nos titres et nos marques ont besoin pour se développer. La direction semble ne pas voir le malaise qui s’installe chez les cadres et les employés comme chez les journalistes. Faisons-lui comprendre qu’il faut arrêter la course suicidaire à la rentabilité dans laquelle elle entraîne GEE.

 

Une pension à 100 %-Salaires SNJ 20-11-2007.pdf

18 septembre 2007

Pourquoi le SNJ n'a pas signé l'accord sur l'intéressement

5 % du résultat d’exploitation de GEE pour les salariés et 95 % pour l’actionnaire. Voilà l’autre résultat de l’accord d’intéressement que le SNJ n’a pas signé, en juillet dernier.

Cette conception du « partage » des bénéfices – tout pour l’actionnaire, des miettes pour les salariés – a de quoi écœurer des personnels abonnés depuis des années au toujours plus de boulot, aux sous-effectifs et à la dégradation des conditions de travail.

Fin 2006, notre syndicat avait réclamé une augmentation générale des salaires et des piges d’au moins 3 %, prenant effet dès janvier 2007. La direction accordait... 0 % de hausse collective, privilégiant les augmentations individuelles « au mérite », opaques et discrétionnaires. Puis proposait en guise de consolation, une renégociation de l’accord sur l’intéressement.

A l’ouverture des discussions, le SNJ revendiquait l’attribution aux salariés de 35 % du résultat d’exploitation prévisionnel (Rex)
du groupe pour 2007, l’équivalent d’un 14e mois pour tous, soit 3 300 euros (le salaire médian 2005 *). Nous étions donc très loin des propositions de la direction, et de l’accord final signé par la CFDT et la CGT, qui fait démarrer la prime d’intéressement de 5 % à partir d’un résultat d’exploitation de 3 millions d’euros. Ainsi, si le Rex atteint 4 millions d’euros cette année, ce qui est l’objectif de la direction, les 404 euros versés à chaque salarié en 2008, équivaudront à la somme de 33 euros mensuels, soit 1 % du salaire médian ! Un accord vraiment très « intéressant »... surtout pour Roularta et la direction.

* Rémunération mensuelle brute, toutes primes comprises. La médiane est le salaire au-dessus duquel se situent la moitié des salariés les mieux payés de GEE. Le salaire médian 2006 (3 443 euros), n’était pas encore connu à l’ouverture des négociations.

Le SNJ assigné en justice

Grande première au sein du Groupe : non contente d’exercer sur elle une pression qui s’assimile à du harcèlement, la direction de GEE conteste devant le tribunal la désignation par le SNJ de Marie-Claire Bensaada, chef de studio à L’Express, comme notre nouvelle représentante syndicale au CE, en la qualifiant de frauduleuse.
Elle assigne également en justice et pour le même motif notre syndicat.
Reportée à la demande de la partie patronale, l’audience aura lieu le 17 octobre prochain devant le tribunal d’instance du IXe arrondissement.

« Oublis » à répétition

En juin dernier, la direction « oublie » de convoquer le délégué syndical du SNJ à l’ultime réunion de négociation sur l’intéressement.
Même « oubli », à deux reprises, de la convocation au CE de la représentante syndicale du SNJ. Dernier « oubli » en date : la réorganisation des activités Internet de GEE fait l’objet d’une note détaillée rendue publique le 7 septembre, une semaine avant sa présentation en CE, au mépris de l’obligation de consultation préalable des membres du comité. Des « oublis » qui pourraient être qualifiés d’entrave par le Code du travail, et sanctionnés par la loi.

CE ou Chambre d’Enregistrement ?

Depuis des mois, les procès-verbaux du CE ne restituent pas fidèlement les interventions des élus et des représentants du Syndicat national des journalistes (SNJ), voire en censurent ou en modifient les propos. Nos demandes de corrections et de rétablissement de nos propos avant publication du PV ont été à plusieurs reprises « oubliées » ou rejetées par le secrétaire du CE.
Lors du CE du 6 juillet dernier, à la suite d’un nouveau constat d’erreurs dans le PV du CE, nous avons demandé que le verbatim original de nos interventions nous soit communiqué, les séances étant enregistrées. Ce qui nous a été refusé. Au cours de ce même Comité d’entreprise, lors du point consacré à l’information-consultation sur la modernisation de l’informatique éditoriale à L’Express, Denise Grumel, élue du SNJ, est intervenue, à la demande des réviseurs qui l’avaient mandatée à cet effet, pour que soient communiquées au CE leur réflexion et leur proposition sur le projet d’évolution de leur service. Voici donc ce texte, lu en séance, « porté à la connaissance de la direction », mais dont ont été privés les salariés (voir page 12 du compte-rendu du CE ).

« Les réviseurs déplorent, que, en ramenant la double lecture, en copie et en page, à une lecture unique et en envisageant de supprimer un poste et demi et de diminuer les renforts réguliers, la direction ait fait le choix de prendre des risques très importants, qu’elle ne semble pas vraiment mesurer, concernant la qualité du journal, indissociable du prestige du titre. Le test d’été sur les suppléments paraît un test en trompe l’oeil, car le vrai test concernerait le News et Styles. Le passage d’une personne et demie au SR dès le début de septembre est prématuré, car à cette date, il n’aura pas été possible d’évaluer la charge de travail dans la nouvelle configuration, pas plus que les avantages et les limites de Prolexis. Concernant Prolexis : ce logiciel possède des qualités très réelles, tout autant que des limites, indéniables,
un correcteur orthographique n’ayant rien à voir avec l’oeil et le cerveau humain, et de loin. Notre proposition est de faire le point, avant tout mouvement interservices, après une période de test suffisante de lecture unique, c’est-à-dire à la fin de l’année. »

Communiqué du SNJ, 17 septembre 2007

Interessement 17-09-2007.pdf

21 juin 2007

Roularta à GEE : casse à tous les étages

Près d’un an après la prise de contrôle de Groupe Express-Expansion (GEE) par Roularta, le bilan est accablant. Des dizaines d’emplois supprimés, des rédactions anémiées, une politique salariale atone (hormis, dans l’opacité, quelques « récompenses » individuelles, ici ou là), des budgets en peau de chagrin, à tel point que les rédactions n’ont plus les moyens de faire correctement leur travail, ce qui se répercute sur la qualité des « contenus ». Nouveau régime ? Surtout, régime !

L’entreprise de démolition ne se traduit pas seulement dans les chiffres. Chacun peut relever un autoritarisme croissant dans les relations sociales, des violations assumées du droit du travail, comme la limitation unilatérale de délai d’exercice de la clause de cession ; des mesures vexatoires, telle la suppression de la médaille du travail ; la négation des métiers, qualifications et compétences, à l’image des rédacteurs, déjà en sous-effectifs, « invités » à travailler en plus pour les sites Web et l’affaiblissement sans précédent des rédactions techniques, avec en ligne de mire la fusion des services SR et Révision à L’Express.

A la source de ce désastre : l’objectif de Roularta d’obtenir plus de 10 % de rentabilité d’ici à 2008. Le SNJ ne se contente pas de dénoncer les conséquences de cette politique. Il condamne et s’oppose à la cause : la goinfrerie financière de Roularta, suicidaire à terme pour l’entreprise.

Travailler plus... à moins et moins bien

Après le dégraissage de la rédaction, le démantèlement du plateau technique de L’Express est à l’ordre du jour. Audit du service photo, flou artistique à la maquette, et, dès septembre, « réunion » du SR et de la révision, réduction jusqu’à leur suppression des renforts de piges ainsi que le passage d’un poste et demi de la révision (qui a perdu un poste) au SR (qui lui-même a déjà perdu trois postes). Sous-effectifs, lecture unique de la copie et survol des pages montées : la dégradation des conditions de travail et une moindre qualité du contenu sont donc garanties, sauf si le plateau technique et la rédaction se mobilisent pour exiger l’arrêt de toute suppression de poste.

Non à la retraite au rabais !

L’Etat accorde depuis longtemps un abattement de 30 % sur certaines cotisations sociales des salariés journalistes. Le Groupe Express-Expansion est l’une des rares entreprises qui ont décidé, il y a quelques mois, d’appliquer cet abattement aux retraites complémentaires des journalistes. La cotisation moindre concernant aussi bien l’employeur que le salarié, le groupe fait une économie substantielle, tandis que chaque journaliste a connu mécaniquement une augmentation de son salaire net. Mais le revers de la médaille, c’est pour chaque journaliste une amputation significative de sa future retraite. Selon les chiffrages du SNJ sur le plan national, les pensions moyennes seraient diminuées au minimum de 90 euros par mois.
Dès 2006, les élus SNJ ont levé ce lièvre au CE. Attachés à la retraite par répartition, ils demandent que chaque salarié concerné puisse choisir entre des cotisations abattues (et donc des retraites moindres) ou non. Mais la direction refuse de revenir sur ce fait accompli, et les autres syndicats proposent plutôt de mettre en place un système par capitalisation.
Le SNJ demande qu’une attestation annuelle soit remise à chaque journaliste, qui choisira alors des cotisations sociales abattues ou non conformément à l’accord d’entreprise signé en 2003.
Avec le SNJ, je défends ma retraite intégrale. En 2007, je choisis de cotiser à 100 %.

Le mélange des genres continue

Le directeur de la rédaction de L’Express a invité la semaine dernière tous les journalistes à se rendre dans les points de vente afin de remplir un questionnaire sur les ventes du titre (il est aussi conseillé d’enrôler « parents et amis »...). Un tirage au sort distinguera cinq des « questionnaires », les « enquêteurs » étant « récompensés de quelques cadeaux » !
Cette initiative est d’abord insultante pour les salariés du service des ventes. S’ils ont besoin de renfort, il faut, au lieu de faire appel à d’autres personnels qui n’ont pas leurs compétences, renforcer leurs effectifs et leurs moyens. Ensuite, signée d’un journaliste, elle est révélatrice d’une évolution : après le journaliste en toque (publicité pour une marque d’électroménager, dans Lire, septembre 2006), voici
le journaliste inspecteur des ventes ! Bien entendu, le Code du travail et la convention collective protègent les journalistes des tentatives de leur faire exécuter des tâches sans rapport avec leur métier. Il est plus que temps de donner à tous les salariés de cette entreprise les moyens de faire leur travail correctement, dans le respect des compétences des uns et des autres !
Le SNJ, première organisation de la profession, rédacteur de la Charte de déontologie de référence, appelle tous les journalistes à ne prendre part en aucune façon à ce type d’opération.

Communiqué du SNJ, 20 juin 2007

 

Casse a tous les etages 20-06-2007.pdf

10 décembre 2006

Le Roularta-compresseur

Rik De Nolf a fixé à L’Express un objectif de rentabilité de 10 % (Le Monde, 23/11/2006) évoquant une économie de 3 millions d’euros sur la masse salariale du Groupe Express-Expansion. Un « allégement » confirmé lors du comité d’entreprise du 23 novembre par Marc Feuillée (« Cette économie sera atteinte sans drame »), qui compte « faire mieux, plus vite, avec moins de personnes ». « En 2007-2008, nous ferons des économies sur les fournisseurs, sur le temps de travail et sur les renforts extérieurs », a-t-il encore dit. En clair, remplacer a minima les postes vacants chez les journalistes, les cadres et les employés, et redistribuer le travail aux restants, en trouvant « des solutions en interne », et en « envisageant tout remplacement dans le cadre de la mutation papier-Web ». Il est donc urgent d’obtenir des engagements clairs et précis sur le remplacement des partants.

Journalistes « bimédia » : faire plus avec moins

Le CE a été largement consacré au projet de « système éditorial bimédia » qui devrait être opérationnel d’ici à avril 2007. Les logiciels QPS et Copydesk équiperont toutes les rédactions, et L’Express sera doté de nouveaux ordinateurs. Le groupe vise, à terme, un objectif de zéro photogravure sous-traitée. Avec CopyDesk, les rédacteurs saisiront leurs papiers à la bonne longueur et les enverront dans le circuit. Les pages réalisées par des journalistes « bimédia », à la fois Web et papier, pourront être « démoulées » et leur contenu (éditorial et graphique) basculé sur les sites. Un chemin de fer électronique devrait simplifier la réalisation et la sortie des pages en intégrant rédactionnel, gravure et publicité. A terme, les pages, traitées en PDF, seront dotées de protocoles de transmission normalisés avec ceux de Roularta.

Incertitudes pour les plateaux techniques

La mise en route de tous ces projets sera suivie par un groupe de travail comprenant des représentants du Comité d’entreprise. Ces évolutions techniques importantes doivent s’accompagner, selon nous, d’embauche de personnel, de formations pour faciliter les passerelles entre l’écrit et le Web et d’achat de matériel, notamment pour absorber le surcroît de travail à la photogravure, en interne. Marc Feuillée a précisé que « les métiers de maquettistes, SR, réviseurs ne sont pas menacés en tant que métiers ». De quoi s’interroger quand on connaît l’objectif d’économie sur la masse salariale que s’est fixé l’actionnaire.

« L’Expansion », au top de la décroissance

Déjà affaiblie, L’Expansion vient encore de perdre un rédacteur, parti avec la clause. Réunie en AG le 10 novembre dernier, la rédaction a demandé, dans une motion, son remplacement rapide, l’inverse risquant d’entraîner « une nouvelle dégradation des conditions de travail » compromettant la qualité du magazine. Car L’Expansion est notoirement en sous-effectifs (les stagiaires se succèdent toute l’année pour faire « tourner » la rubrique « Perso » et les dossiers Immobilier, Salaire des cadres ou Jeunes diplômés). Réponse de la direction de la rédaction : « Impliquez-vous sur le Web pour augmenter les chances de remplacer les partants ». L’équipe est invitée à devenir « bimédia », dans l’improvisation et sans moyens supplémentaires.

Comme l’a expliqué Marc Feuillée, le groupe entend développer les sites Web sans embauche de « profils journalistes ». Le contenu rédactionnel ne reposerait donc que sur les rédacteurs des titres papier, déjà pénalisés par les départs non remplacés, la diminution des budgets consacrés aux renforts, et le licenciement de nombreux pigistes, comme à L’Express.

Négociations salariales : zéro pour la direction

En 2006, les salariés ont subi une hausse importante du coût de la vie : impôts locaux (+5,6%), loyers (+4,6% en rythme annuel depuis 2000 selon la Fnaim), gaz (+20% en un an), sans compter la distribution d’eau, les transports ou l’alimentation. Le SNJ a donc réclamé une augmentation collective des salaires et des piges de 3 % pour 2007. La direction a proposé... 0 %, préférant consacrer une enveloppe de 1,1 % aux augmentations individuelles, attribuées de façon arbitraire et dans l’opacité. Pour mémoire, 117 salariés ont bénéficié en 2006 d’une augmentation individuelle (21 % des effectifs de GEE).

Retraite complémentaire : les journalistes doivent choisir

Comme nous l’avions annoncé dans notre profession de foi électorale, le SNJ a écrit à la direction afin qu´elle consulte les journalistes sur le maintien ou non de l´abattement sur les cotisations aux caisses de retraites complémentaires. En effet, cette baisse de cotisations se traduira par des pensions réduites. Le SNJ souhaite défendre une démarche volontaire afin que chacune des personnes concernées puisse choisir de cotiser, à taux plein ou non, selon sa situation.

Communiqué du SNJ, 7 décembre 2006

Roularta Compresseur 07-12-2006.pdf