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11 mars 2010

Elections DP et CE mode d'emploi

Nombre de sièges à pourvoir

Délégués du personnel

  • Employés 1 titulaire 1 suppléant
  • Cadres 3 titulaires 3 suppléants
  • Journalistes 4 titulaires 4 suppléants


Comité d'entreprise

  • Employés 1 titulaire 1 suppléant
  • Cadres 2 titulaires 2 suppléants
  • Journalistes 3 titulaires 3 suppléants


Calendrier

26 février Affichage par la direction du protocole préélectoral
15 mars Affichage par la direction de la liste des électeurs et des éligibles
Transmission aux représentants syndicaux de l'adresse des journalistes pigistes
16 mars Dépôt des listes de candidats par les organisations syndicales représentatives
17 mars Remise à la direction par les organisations syndicales des tracts à envoyer aux salariés appelés à voter par correspondance (salariés en congés, en déplacement, et journalistes pigistes)
18 mars Affichage par la direction des listes de candidats
23 mars Envoi par la direction des bulletins de vote aux salariés appelés à voter par correspondance
Début de la campagne électorale
1er avril (de 11 h à 19 h) Vote

Si le quorum (participation au vote d'au moins la moitié des électeurs) n'est pas atteint, un 2e tour est organisé :

2 avril (après-midi) Dépôt des listes de candidats
6 avril Affichage par la direction des listes de candidats
Remise à la direction par les organisations syndicales des tracts à envoyer aux salariés appelés à voter par correspondance
7 avril Envoi par la direction des bulletins de vote aux salariés appelés à voter par correspondance
15 avril (de 10 h à 14 h) Vote

Règles du vote
Le panachage (mélange de noms de plusieurs listes) est interdit
Les électeurs peuvent rayer des noms sur les bulletins de vote
Toute autre indication ou signe sur un bulletin de vote le rendra nul

(D'après le protocole préélectoral signé le 24 février 2010)

08 mars 2010

Oui à de vraies négociations

Salaires, RTT, multimédia : oui à de vraies négociations

Négociations salariales : zéro euro pour tous

Lors de la négociation annuelle obligatoire sur les salaires, le SNJ et FO ont demandé :

  • 100 euros pour tous ;
  • l’application de la prime d’ancienneté pour les pigistes (accords GER et jugement de novembre 2009 sur le protocole d’accord national).

Réponses de la direction :

  • zéro euro d’augmentation collective... mais + 0,5 % pour les augmentations individuelles, décidées dans l’opacité et à la tête du client ;
  • une négociation en juillet… à la condition d’un équilibre des résultats de GER.

RTT : reculer pour mieux sauter ?

L’échéance de l’accord RTT est reportée à fin juin, comme si l’on voulait que ce débat ne soit pas au cœur de la campagne électorale. Surtout, les négociations auront lieu avant les congés d’été, période peu propice à la mobilisation des salariés.

Le SNJ et FO refusent la diminution du nombre de jours de RTT, restant fidèles au vote en AG des salariés, après la dénonciation par la direction de l’accord 35 heures, fin 2008. Si une négociation doit se tenir, ce n’est donc pas pour diminuer le nombre de jours de RTT !

Multimédia : la direction ne doit pas passer en force

Le SNJ et FO demandent la revalorisation des droits d’auteur, car la reprise des articles et photos a explosé. Quant au travail multi-supports (papier et web), le SNJ et FO exigent le volontariat : personne ne doit y être contraint, et des moyens : à travail supplémentaire, effectifs supplémentaires, et rémunération supplémentaire.

Par ailleurs, le SNJ et FO rappellent que, selon la loi, le journaliste professionnel est attaché à un titre : personne ne peut donc être contraint de collaborer à plusieurs titres.

C’est sur ces bases que le SNJ et FO participeront, comme ils l’ont fait dans d’autres entreprises, à une éventuelle négociation. Négociation qui risque d’être compromise par le passage en force de la direction, qui a d’ores et déjà impulsé la collaboration multi-titres.

Elections : pas de discrimination envers les pigistes

Les élections des DP et du CE sont prévues le 1er avril (protocole affiché à chaque étage).

Le SNJ et FO ont obtenu (en application de la loi, et du jugement de novembre 2009) le même traitement pour les pigistes et les autres salariés : l’électorat et l’éligibilité des pigistes ne sont plus conditionnés à un minimum de revenu annuel.

En revanche, la direction a refusé une clause prévoyant de nouvelles élections après la fusion avec le Groupe L’Etudiant. Ce qui revient à priver les 158 salariés de L’Etudiant de toute représentation.
Le SNJ et FO n’ont donc pas signé le protocole préélectoral.

Ne vous laissez pas confisquer ces débats, et donc votre avenir !

SNJ           FO

 

100308fosnj.pdf

27 février 2010

Elections le 1er avril : ce n'est pas un poisson !

Les élections des délégués du personnel (DP) et des membres du Comité d’entreprise (CE) à Groupe Express Roularta se tiendront le 1er avril 2010.

Le protocole préélectoral (qui peut être consulté sur les panneaux d’affichage à chaque étage) a été négocié au cours des dernières semaines entre la direction et les organisations syndicales du groupe (CFDT, CGT, FO, SNJ).

Le principal désaccord, exprimé par le SNJ et FO, par rapport au projet présenté par la direction, concernait les conditions imposées aux journalistes pigistes pour être électeurs ou éligibles. Conformément à un jugement de novembre 2009, SNJ et FO refusaient que l'électorat ou l'éligibilité des pigistes soient conditionnés à un seuil minimum de revenus provenant de leurs collaborations aux titres de GER.

A quelques heures de la signature, le 24 février, la direction a accepté de revenir sur cette condition. Electorat et éligibilité des pigistes ne sont plus conditionnés que par le nombre de bulletins de salaire dans les douze derniers mois.

C'est une grande victoire, obtenue par le SNJ et FO, non seulement pour les journalistes pigistes mais plus largement pour la profession, puisque la loi pose une égalité de droit entre tous les journalistes, qu'ils soient mensualisés ou pigistes (C. trav., art. L. 7112-1).

Néanmoins, SNJ et FO n'ont pas signé le protocole préélectoral.

Pourquoi ?

Depuis plusieurs mois, le Groupe Express Roularta a programmé l'intégration du Groupe L'Etudiant. Prévue au 1er janvier 2010, cette fusion n'a pas eu lieu en raison de l'opposition des salariés du Groupe L'Etudiant, opposition exprimée par leurs représentants du personnel. La situation semblait bloquée, mais une proposition soumise par la direction a recueilli le 23 février la majorité des voix du personnel du Groupe L'Etudiant.

A l'écoute des représentants du personnel de L'Etudiant, SNJ et FO de GER ont proposé de prendre en compte l'intégration prévisible des  salariés du Groupe L'Etudiant dans le périmètre de GER, en introduisant dans le protocole préélectoral une clause prévoyant de nouvelles élections quand la fusion serait effective.

La direction et les organisations CFDT et CGT ont refusé.

SNJ et FO n'acceptent pas que, quand le Groupe L'Etudiant aura été intégré dans GER, ses salariés ne soient pas représentés dans les instances représentatives du personnel.

Même si seulement deux syndicats sur quatre ont signé le protocole préelectoral, il est probable que les dispositions qu'il édicte soient mise en œuvre. Le SNJ sera évidemment présent, dans le collège Journalistes.

6 sièges (3 titulaires, 3 suppléants) sont à pourvoir au Comité d'entreprise (CE), 8 sièges (4 titulaires, 4 suppléants) chez les délégués du personnel (DP).

Journalistes à GER, si vous avez envie de vous présenter, ou simplement si vous souhaitez en savoir plus, contactez avant le 9 mars André Spiga ou Eric Marquis (emarquis@snj.fr).

25 février 2010

Soufrance au travail : Express-Roularta dans la “liste rouge”

Selon la Correspondance de la presse (23 février 2010), le groupe Express-Roularta est stupéfait de constater qu'il figure dans la liste rouge gouvernementale des risques psychosociaux (voir aussi Débat public : “Souffrance au travail chez les journalistes”)

Rassurons-nous : le ministère du Travail a retiré “de son site internet les listes des entreprises mal notées en matière de prévention du stress au travail” (AFP).

GER avance que “le questionnaire envoyé par le Ministère du Travail n'a jamais été reçu”. Contacté par GER, le ministère “a reconnu son erreur et nous a indiqué qu'il avait décidé de retirer le groupe de sa liste rouge.” Laquelle a de toute façon disparu...

Par ailleurs, GER insiste sur ses efforts quant à la “problématique du "stress au travail"” :

  • “priorité du CHSCT” (instance de représentation du personnel, ce n'est donc pas la direction qui en détermine seule l'ordre du jour...),
  • “formation spécifique”,
  • “plan d'action”,
  • “contact avec l'ARACT (association régionale pour l'amélioration des conditions de travail)”...

Diable ! Pourquoi ce déploiement, s'il n'y a pas de problème ?

00:05 Publié dans Presse | Tags : conditions de travail, chsct

24 février 2010

Multimédia : GER en pleine expérimentation

Lors du CE du 19 février 2010, la direction a présenté devait présenter ses projets, ses vues, son approche en ce qui concerne Internet et le multimédia.

Le SNJ avait notamment demandé que soit inscrit à l'ordre du jour le projet de web payant de L'Express, annoncé lors d'un précédent CE, mais dont la presse a annoncé la remise en cause. Le SNJ a regretté que les représentants du personnel n'aient pas été informé de cette renonciation comme ils l'avaient été du projet.

La direction a confirmé qu'elle renonçait à ce projet. Elle a indiqué qu'elle étudiait différents modèles et qu'elle s'inscrivait, comme les autres entreprises de presse, dans une logique de test, d'expérimentation, dans “un processus empirique”.

En revanche, en ce qui concerne les salariés, la direction veut leur donner “les moyens et la formation nécessaires” pour “publier, commercialiser, négocier” dans tout ce qui concerne les nouveaux médias. D'où le plan de formation Wan-Ifra. Pour les journalistes, la direction annonce ses objectifs : à terme, des rédactions fusionnées ; en attendant, publier plus sur Internet.

Les élus SNJ sont intervenus pour regretter l'absence de stratégie de la direction. Et relever la contradiction entre

  • l'expérimentation avouée sur les objectifs
  • le dogmatisme mis en œuvre sur les moyens, en particulier pour les personnels : travailler plus, sur différents supports, mais à effectifs moindres.

Le président du directoire s'est alors emporté dans une tirade agressive à l'égard du SNJ, lui demandant quelle est la stratégie qu'il préconise. Les élus SNJ ont répondu que la définition de la stratégie de l'entreprise ne relève pas de la compétence des représentants du personnel.

L'ordre du jour prévoyait ensuite un point sur les négociations.

  • Le président du directoire a manifesté son intérêt pour la négociation multimédia réclamée par la CFDT et la CGT, il a évoqué le droit d'auteur et les aspects juridiques de la collaboration multi-supports (voir Négociations : oui, mais pour quoi ?)
  • Sur la négociation annuelle obligatoire (NAO), voir Salaires : 0 %, avec les remerciements de la direction !
  • Sur la RTT, le président du directoire a indiqué que “le calendrier social du groupe étant bloqué par de multiples négociations”, il propose la prolongation des dispositions actuelles (qui devaient arriver à échéance en avril) jusqu'au 1er juillet, ceci pour permettre une négociation éventuelle dans le 2e trimestre (voir CET : le SNJ ne bradera pas sa signature et Pas un jour de RTT ne doit être bradé).
  • Sur les élections des CE et DP, direction et représentants du personnel ont indiqué que la négociation était en cours pour tenir les élections début avril.

23 février 2010

Le Vif/L'Express : un bilan riche d'enseignements

Jacques Gevers a dirigé la rédaction du Vif/L'Express jusque fin 2005, quand Roularta l'a écarté.

Ce fut un des épisodes de la crise du premier hebdomadaire belge francophone, “cousin” belge de L'Express, dont le propriétaire Roularta est devenu en 2006 celui de L'Express. Une crise qui continue encore aujourd'hui.

Jacques Gevers raconte ces années de crise dans “Vie d'un hebdo, mort d'un projet”, un article publié dans La matière et l'esprit, revue multidisciplinaire de l'Université de Mons-Hainaut (UMH). Thème de ce numéro (n° 12-13 de nov. 2009-av. 2010) : “Emotocratie: émotion, médias et pouvoir” (Pour commander la revue : voir La Matière et l'esprit).

Depuis sa parution, l'article de Jacques Gevers alimente en Belgique la réflexion sur les médias. Nous en publions ici des extraits qui font écho à la situation de ce côté-ci de la frontière.

Le pilotage de la rédaction a été modifié quatre fois en trois ans. L’équipe rédactionnelle a perdu 9 journalistes et deux graphistes, soit plus de la moitié de son effectif de 2005. Seule une partie d’entre eux a été remplacée. Le journal a également congédié deux de ses plus prestigieux collaborateurs extérieurs et en a perdu un troisième, orfèvre de l’écriture, après vingt-trois ans de chroniques littéraires. Le lectorat ne reconnaît plus le journal auquel il avait accordé sa confiance. Les ventes s’étiolent. Le recrutement d’abonnés est à la peine. On ne compte plus les messages où des femmes et des hommes, naguère lecteurs fidèles et enthousiastes, expriment leur désapprobation et leur dépit. L’« entreprise Vif », longtemps havre de paix sociale et média-phare pour les jeunes journalistes, est devenue un lieu de méfiance, de soupçon et de peur. [...]

La nomination de Faljaoui est remise en selle par les actionnaires. Ils demandent aux journalistes de l’écouter pour prendre, au moins, connaissance de son projet. La rédaction assiste alors à un long monologue truffé d’anglicismes. Le candidat se livre à une démolition en règle du Vif : « Tel sujet, c’était n’importe quoi. Telle couverture, ça vaut tout au plus un zéro pointé. » Au lieu de quoi, il propose d’implémenter une stratégie de benchmarking : « Il ne faut pas hésiter à acheter une grosse pile de newsmagazines, venus du monde entier. Voir ce qu’ils font, les scanner, retenir le meilleur et ne pas hésiter à s’en inspirer ! » Copier les autres ? C’est un peu court pour les journalistes du Vif, conscients d’avoir construit un projet original et plutôt fiers d’y travailler. [...]

Le moral, ainsi que la motivation et le dynamisme qui vont avec, ne sont pas les seuls à plonger. Pour la première fois, Le Vif commence à montrer les symptômes d’une entreprise mal gérée. L’absentéisme s’y répand, les congés pour maladie se multiplient. Certains journalistes ne sont plus relus, ou trop superficiellement. En conséquence, des articles parus dans Le Vif sont parfois peu compréhensibles. D’autres sont beaucoup trop longs, prenant un embonpoint sans rapport avec l’intérêt du sujet. En bref, la discipline se relâche. Les délais ne sont plus respectés. Des pages, voire des cahiers entiers parviennent à l’imprimerie avec plusieurs heures de retard, voire davantage. Quelques mois plus tard, ces dysfonctionnements vaudront au journal de se voir imposer une réorganisation dictée par les services techniques de Roularta, las de devoir improviser de coûteuses heures supplémentaires pour pallier les retards de la copie. [...]

Il faut donc « changer ». Quoi ? Un peu tout. Les titres trop prudents. Les analyses trop nuancées. Les couvertures internationales. Les sujets difficiles à expliquer. A la trappe, le Baromètre de l’économie IRES/Le Vif, la conjoncture, les finances publiques. Poubelle, les débats où l’on risque de se prendre la tête. Fini, les pages « Idées ». Virés, Bruno Dayez et sa chronique judiciaire, Jean Sloover et ses critiques d’essais. La politique ? Elle reste la bienvenue. Mais à la condition de privilégier désormais les acteurs, et non plus les enjeux. Les politiques, leur entourage, les têtes couronnées, les stars d’ici ou d’ailleurs, peu importe, pourvu que « les autres en parlent » aussi. Pleins feux sur les people, donc. N’essayez pas d’expliquer « l’impasse de la gauche » ou « les excès du libéralisme » ; racontez plutôt « pourquoi Di Rupo et Reynders se détestent », « comment Joëlle Milquet épuise ses collaborateurs » ou « ce que fait ‘Madame Non’ pour survivre dans cet univers de machos », « pourquoi Yves Leterme (ou le prince Laurent, Albert Frère, Tonton Tapis…) est insupportable »… La même préférence pour l’émotion et les ressorts psychologiques de l’actualité se manifeste dans la couverture de la tension communautaire croissante qui suit les élections fédérales du 10 juin 2007 : les Flamands et les francophones deviennent alors, en direct de la scène, les acteurs collectifs, anges ou démons, de ce grand spectacle qu’est désormais la vie publique. [...]

L’étau se referme le jeudi 22 janvier 2009. Ce jour-là, Amid Faljaoui notifie leur licenciement immédiat à quatre journalistes du Vif. Outre la rédactrice en chef Dorothée Klein, trois autres femmes font les frais de l’opération : Pascale Gruber (santé, médecine, société), Elisabeth Mertens (culture, numéros spéciaux) et Isabelle Philippon, coordinatrice de l’actualité politique, économique et sociale. L’opération est menée avec une brutalité médiévale et sa mise en scène témoigne d’un certain goût pour le roman de gare : pour que la « vidange » soit discrète, les quatre journalistes sont convoquées hors de leur lieu de travail, au siège de Roularta à Zellik. Interdiction leur est faite de remettre le pied à la rédaction. Car « J’ai horreur du concert des pleureuses », justifie Faljaoui. Elles disposeront de deux heures pour venir chercher leurs affaires, samedi, quand les bâtiments sont vides. Sous la surveillance d’un gardien de sécurité qui, nanti d’instructions précises, garde l’oeil rivé à sa montre et houspille sans ménagement les traînardes. [...]

Avant même d’être un homme de presse, Rik De Nolf est un homme d’affaires. En l’occurrence, un marchand d’espaces publicitaires. A ce titre, il est évidemment très sensible à la diffusion et à l’audience de ses publications, puisque le prix auquel un espace publicitaire peut être vendu est fonction du nombre de personnes susceptibles d’être atteintes par la publicité qui y prendra place. Or, en 2005, les chiffres de diffusion du Vif, sans être alarmants, montrent une érosion légère mais continue depuis quatre ans, malgré les efforts fournis par la rédaction pour renouveler la formule de l’hebdomadaire en 2004. Répétons-le : ce tassement des ventes du Vif est sans commune mesure avec le recul qui affecte l’ensemble de la presse écrite depuis une décennie. Que fait le propriétaire d’une écurie quand un jeune cheval avenant piaffe à l’étroit dans son box ? Il lui donne de l’air et mise sur lui pour emporter des compétitions plus difficiles. C’est exactement ce que Rik De Nolf va faire avec Amid Faljaoui. D’autant plus volontiers que le poulain est bon vendeur : il sait dire au maître les mots que ce dernier a envie d’entendre, dans le langage managérial qui lui est familier. A chaque fois qu’il a l’occasion de rencontrer De Nolf (et il excelle à n’en rater aucune), Faljaoui ne manque pas de dénigrer les derniers numéros du Vif. Et d’expliquer au CEO ce qu’il aurait fait, lui, pour « rafler la mise » en librairie. C’est dans ce « panneau » que tombera Rik De Nolf, cédant à l’ambition de celui qui lui promettait monts et merveilles. Mais sans anticiper, semble-t-il, les conséquences qui résulteraient de sa précipitation. [...]

Nous pensions, nous pensons en effet qu’un bon journal ne doit pas se fonder sur l’obsession permanente de rencontrer au plus près les attentes présumées du plus grand nombre, mais sur la qualité d’un projet élaboré avec conviction par une équipe forte, qui le propose à l’adhésion du public. C’est sur ce postulat que Le Vif/L’Express a construit son succès pendant plus de quinze ans. [...]

Et L’Express ? A ce moment-là, le groupe français était encore toujours propriétaire de 50% du Vif. Il aurait donc pu tempérer l’enthousiasme de Rik De Nolf, attirer son attention sur les risques d’une décapitation du Vif, voire refuser tout simplement qu’on joue l’hebdo à la roulette russe. Ça, c’est pour la théorie. Car, dans la réalité, à la fin de l’année 2005, L’Express n’a plus grand-chose à dire au Vif. Roularta vient en effet d’acquérir, auprès de son propriétaire Socpresse-Dassault, 35% du capital du Groupe Express-Expansion (GEE), dont L’Express est une filiale. Et le président du directoire du GEE, Denis Jeambar, par ailleurs directeur de la rédaction de L’Express, n’attend qu’une chose : que Roularta prenne le contrôle de la totalité de L’Express. Il y travaille assidûment, aidant De Nolf sans réserve à la réalisation du projet. Par cette opération, Jeambar cherche à ce que son groupe échappe au contrôle de son actionnaire majoritaire, la société Socpresse-Dassault. Et, surtout, aux foucades de son président, Serge Dassault. Face à cet avionneur et fabricant d’armements parfois imprévisible, Roularta, disait-il, apporterait à L’Express la perspective rassurante d’un actionnariat stable, dans le domaine de l’édition. A titre plus personnel, Jeambar voit l’intégration au groupe de Rik De Nolf comme une garantie pour son propre avenir. Du moins le croit-il. Toujours est-il qu’en cette fin d’année 2005, Jeambar n’a rien à refuser à Nolf, dont il est l’obligé. Aurait-il une objection à formuler qu’il s’en abstiendrait précautionneusement : les risques encourus par Le Vif/L’Express ne peuvent alors se mesurer aux grands enjeux des groupes de presse et des mouvements de capitaux à l’échelle européenne. Cette toile de fond est indispensable à la compréhension des événements qui ont affecté Le Vif. [...]

00:14 Publié dans Presse | Tags : actionnaire, le vif, l'express

20 février 2010

Débat public : “Souffrance au travail chez les journalistes”

La section régionale Ile-de-France du SNJ, à l'occasion de son Assemblée générale annuelle, organise un débat public

Souffrance au travail

Journalistes, quand le travail fait mal

Jeudi 11 mars 2010 à 18h30

au CFPJ, 35 rue du Louvre, Paris 2e

Pour en savoir plus, voir le site du SNJ Ile-de-France.

Salaires : 0 %, avec les remerciements de la direction !

Mercredi 17 février se tenait la troisième réunion de la négociation annuelle obligatoire (NAO) qui selon la loi doit porter notamment sur l'évolution des salaires.

Lors de la précédente réunion, le 2 février, le SNJ a demandé une augmentation générale des salaires de 100 euros pour tous. FO s'est rallié à cette position. La CFDT et la CGT revendiquaient 2 %. Le SNJ préfère une augmentation en “valeur absolue” et non en pourcentage car cela avantage les bas salaires. Le SNJ et FO ont aussi insisté sur la nécessité d'inclure dans le cadre de la négociation les pigistes, systématiquement négligés dans le passé.

Conscientes de la conjoncture difficile que connaît le groupe, les organisations syndicales ont notamment mis en avant

  • l'évolution du coût de la vie
  • l'absence d'augmentation collective significative au cours des dernières années
  • les efforts consentis par les salariés dans la dernière période (plan de suppression d'emplois, réorganisation...).

La direction a indiqué que la masse salariale serait augmentée

  • de près de 0,4 % mécaniquement du fait des sauts d'ancienneté
  • d'environ 0,8 % par des augmentations individuelles, dont 0,5 % liés à des changements de fonctions.

(Lors du CE du 19 février, la direction a indiqué que l'un des principaux critères pour les augmentations individuelles étaient les entretiens individuels d' “évaluation”. Les élus SNJ ont rappelé qu'ils s'étaient opposés à cette prodédure lors de sa mise en place - ils étaient bien seuls - et qu'elle était alors présentée comme facultative. Chacun peut aujourd'hui mesurer la valeur de cet engagement.)

Ce 17 février, en réponse aux demandes des représentants du personnel, la direction a dévoilé sa position : aucune augmentation générale.

Le SNJ dénonce cette attitude de la direction, scandaleuse à plus d'un titre.

En effet, la direction piétine le principe même de la négociation, puisque trois réunions ont vu des propositions des syndicats mais aucune de la direction.

De plus, la direction est venue à la négociation avec un projet d'évolution de la masse salariale déjà ficelé sans jamais concéder aucune marge de négociation.

Enfin, à l'intérieur même de son schéma, la direction a refusé toute discussion sur le fait que la totalité de l'augmentation de la masse salariale qu'elle-même envisageait serait consacrée aux augmentations individuelles. Et rien à une augmentation générale.

Dans ces conditions, comment les salariés pourraient accorder quelque crédit aux remerciements que la direction a formulé à leur endroit quant aux efforts qu'ils ont fournis ces derniers mois ? Et quels espoirs peuvent-ils mettre dans la proposition faite aux syndicats d'une nouvelle négociation plus tard dans l'année, à la condition, bien hypothétique, que les comptes du groupe se portent mieux ?

Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras ! Face au cynisme de la direction, les salariés n'ont aucune illusion à se faire et ne peuvent compter que sur leur capacité de mobilisation.

00:34 Publié dans Négociation | Tags : négociation, salaires, pigistes

29 janvier 2010

lexpress.fr suspend le passage au payant

Lexpress.fr ne devrait finalement pas devenir payant” (lexpansion.com, 22 jan. 10)

Plusieurs sites de presse repoussent le passage au payant” (Le Monde, 21 jan. 10)

Rien à voir :

Air France/obèses : Barbier contesté” (Arrêt sur images, 26 jan. 10)

Tu te laisses aller !” (Le Monde, 28 jan. 10)

21:18 Publié dans Presse | Tags : économies, l'express, web

18 janvier 2010

Négociations : oui, mais pour quoi ?

Lors du CE du 18 décembre 2009, la question des négociations - passées, à venir, souhaitables ou non – a été abordée. Représentant syndical du SNJ, Eric Marquis s'est adressé en ces termes à la direction :

Ces dernières années les salariés ont beaucoup souffert : de moins en moins d’effectifs pour faire de plus en plus de choses, des conditions de travail et le pouvoir d’achat qui se dégradent. Donc, en réalité, la direction mène ses projets à leurs fins au détriment d’un certain nombre d’acquis du personnel.

S’agissant de votre volonté de globaliser les négociations, je rappelle que les acquis obtenus par les salariés au fil des années sont le fruit de leur combativité. Par exemple, sur les droits d’auteur, des journalistes sont allés devant les tribunaux, la jurisprudence a penché dans leur sens, et les directions ont enfin accepté de négocier. Quant aux 35 Heures, c’est une mobilisation des salariés et des syndicats qui a conduit à une loi.

Si la direction veut remettre tout cela sur la table, c’est pour revenir en arrière. D’où la prudence du SNJ.

En outre, certains sujets sont davantage prioritaires que d’autres. Par exemple, dans les entreprises où existe déjà un accord droits d’auteur, la loi laisse encore deux ans et demi pour négocier ; or, même s’il y a davantage de collaboration multimédia, il y aura toujours par ailleurs reprise sur le web d’œuvres publiées sur le papier.

L’échéance de l’accord 35 heures est plus proche, et les salariés veulent savoir quelle est l’organisation qui les attend. Mais s’il s’agit d’ouvrir une négociation sur la base « combien de jours de RTT en moins ? » le SNJ est en désaccord (voir CET : le SNJ ne bradera pas sa signature et Pas un jour de RTT ne doit être bradé).

En résumé, nous nous élevons contre la globalisation des problèmes. Le risque quand il y a plusieurs négociations simultanées, c’est d’entendre « je vous donne tant sur le multimédia, en échange je vous reprends tant sur le temps de travail. » A contrario, sur chaque dossier, si on demande plus aux salariés il faut leur donner quelque chose. Par exemple, sur le multimédia, si on demande aux salariés de travailler plus, il doit y avoir des compensations, et ce ne peut pas être les droits d’auteur, qui concernent non pas le travail mais la reprise des œuvres.

Sur le multimédia, voir “Compression numérique, compression journalistique ?”, une des contributions du SNJ aux Etats généraux de la presse.

11 janvier 2010

La carte de presse : comment ça marche ?

Journalisme, la carte par le menu” (Libération, 8 jan. 10)

21:52 Publié dans Presse | Tags : représentants du personnel, snj

21 décembre 2009

Accord "seniors" : pourquoi le SNJ n'a pas signé

La loi oblige les entreprises, avant le 31 décembre 2009, à signer avec les syndicats un accord sur l'emploi des "seniors", ou à présenter un plan sur cette question.

Après plusieurs semaines de négociations marathon, la direction, la CGT et la CFDT ont signé un accord qui a été présenté au Comité d'entreprise (CE) du 18 décembre.

Le SNJ, FO et la CFTC ne l'ont pas signé.

Lors de la réunion du CE du 18 décembre, André Spiga (délégué syndical SNJ) et Eric Marquis (représentant syndical SNJ) ont expliqué pourquoi le SNJ n'a pas signé cet accord.

  1. L'accord n'implique de la part de la direction aucun engagement, seulement des "objectifs"
  2. Plusieurs passages consistent simplement à copier-coller ce que prévoit la loi, à laquelle l'entreprise est tenue de toute façon. Par exemple, l'accès à la VAE (Validation des acquis de l'expérience) ou au bilan de compétences : aucun engagement que cela aura un impact sur la position du salarié dans l'entreprise
  3. La politique de suppressions d'effectifs menée depuis longtemps peut continuer, quels que soient les "objectifs" prévus par l'accord. Ainsi, les temps partiels proposés aux "seniors" ne sont aucunement compensés par des renforts d'effectifs.
    De même pour le "tutorat". Ainsi, l'opération "Grandes écoles" de L'Express, pour laquelle sont sollicités depuis longtemps de nombreux salariés, est montrée en exemple, alors que le temps passé par les personnels concernés n'est pas compensé : c'est coucher sur le papier un usage pour le moins contestable
  4. 35 % du plan de formation est destiné à 20 % des effectifs

Pour le SNJ, le problème principal reste l'emploi : cet "accord" ne remet pas en cause la politique de réduction systématique des effectifs.

A partir du moment où ce texte ne comporte aucun progrès par rapport à la politique actuelle de la direction, le SNJ ne voit pas pourquoi des syndicats le signent. D'autant que, sans accord syndical, la direction peut éviter l'amende prévue par la loi en élaborant son propre plan.

Donc, en l'absence de vrais progrès pour les salariés, la signature des syndicats revient pour eux à se faire les complices d'une opération de communication de la direction.

Tract SNJ 21-12-2009.pdf

22:50 Publié dans Négociation | Tags : emploi, loi, seniors, stagiaires

02 décembre 2009

Cotisations : Journalistes, ne vous laissez pas abattre !

La direction demande aux journalistes d’opter avant le 15 décembre pour ou contre un abattement sur leurs cotisations sociales.

La direction a intérêt à ce que vous choisissiez l’abattement car dans ce cas elle en fait autant sur sa part de cotisations.

Le SNJ vous recommande de refuser l’abattement

Ce que la direction se garde bien de préciser, c’est que des cotisations diminuées signifient aussi des prestations diminuées.

D’autant que le Groupe Express Roularta applique l’abattement de façon extensive sur plusieurs couvertures (retraites, maladie…), contrairement à ce que prévoit la réglementation et à ce que font la quasi-totalité des autres entreprises de presse.

La direction écrit que

- l’abattement est appliqué sur « les bases de cotisations URSSAF et retraites »
FAUX : seules certaines cotisations Urssaf devraient être concernées, pas tous les régimes ;

- « l'option s'exerce à la fois pour les cotisations d'assurance maladie et de retraite et qu'il n'est pas possible de dissocier les 2 »
FAUX : la cotisation maladie ne devrait pas être abattue, la dissociation est admise par l’Agirc et l’Arrco.

Si vous acceptez l’abattement, vous aurez des couvertures retraite et maladie amputées.

La direction met en avant l’accord de 2004, texte très flou, signé par tous les syndicats présents à l’époque, dont le SNJ sur la base d’informations erronées de la direction.

Or, pendant trois ans, la direction a appliqué l’abattement sans demander leur avis aux salariés concernés. Ces sommes « économisées » par la direction doivent être remboursées !

C’est parce que le SNJ a tiré la sonnette d’alarme que la direction a mis en place la consultation annuelle des salariés concernés. Elle a aussi signé avec la CFDT et la CGT un accord sur une « retraite par capitalisation » (contrat « article 83 ») confiant l’avenir à une banque.

Le SNJ, FO et la CFTC ne l’ont pas signé.

Le SNJ défend la retraite par répartition, garantie par l’Etat et géré paritairement (salariés-employeurs), où chacun cotise pour tous, et qui permet de bénéficier de points de retraite pendant les périodes de chômage et de maladie.
Tandis que la capitalisation, c’est le chacun pour soi. Et encore : la récente crise financière a rappelé que la retraite par capitalisation revient à jouer sa retraite en bourse.

Les journalistes n’ont rien à gagner avec la capitalisation, à l’inverse de la direction qui continuera à réaliser des « économies » sur la masse salariale.

Choisissez de cotiser à 100 %

Pour en savoir plus : voir sur le site Internet du SNJ la rubrique « Cotisations et retraites »

Précision. Cet abattement n’a rien à voir avec l’allocation pour frais d’emploi de 7650 euros (dite « abattement fiscal ») dont les journalistes bénéficient au niveau des impôts.

22:42 Publié dans Tract | Tags : retraite, cotisations sociales

30 octobre 2009

Haro sur les rebelles !

C’est à un véritable marathon de Comités d’entreprise (CE) que les représentants du personnel sont astreints par les processus de fusion et de « réorganisation » impulsés par la direction.

Lors des CE d’octobre, la direction a renouvelé son refus de fournir l’organigramme de l’entreprise, aussi bien passé qu’à venir !

Le 16 comme le 23 octobre, la direction a consacré l’essentiel de ses interventions à stigmatiser les élus du Groupe Etudiant qui manifesteraient une grande « hostilité » face aux projets de la direction. En effet, l’annonce de la fusion ayant été faite avant consultation des instances représentatives du personnel, les élus du Groupe Etudiant envisagent a juste titre un recours judicaire pour délit d’entrave.

La direction a très vite orienté la discussion sur le service Fabrication de L’Etudiant : « Nous ne connaissons pas l’organisation du service de fabrication de L’Etudiant » (16 oct. 09). Comme par hasard : c’est là que travaille la déléguée syndicale CGT de L’Etudiant !

Concernant les salariés de Studio Magazine, la direction affirme que leurs demandes « ne présentent pas de caractère urgent ».

La direction est pressée : aussi bien en ce qui concerne le Groupe Etudiant que Studio Magazine, elle demande que le CE de GER donne rapidement son avis.

Le Comité d’entreprise de GER estime qu’il ne doit donner son avis qu’après que les CE concernés auront donné le leur.

Le SNJ s’engage à ne pas dévier de cette position.

Les élus SNJ ont interrogé la direction sur la promotion du rédacteur en chef technique de L’Express. La succession n’étant pas décidée, cette annonce ajoute à la déstabilisation de ce service. Nous avons demandé si une offre d’emploi serait diffusée dans le groupe, à quoi la direction a répondu qu’elle ne procédait « pas de la sorte pour le management ».

25 octobre 2009

Retraites : CFDT-CGT signent avec la direction

Lors du CE du 23 octobre, la CFDT et la CGT ont signé avec la direction un accord sur les retraites complémentaires des journalistes. Le SNJ a annoncé qu’il ne le signait pas, car les dispositions prévues reviennent à accorder une plus grande part à la capitalisation au détriment de la répartition et donc la solidarité.

FO et la CFTC ont indiqué qu’ils suspendaient leur décision.

01:10 Publié dans Représentants du personnel | Tags : retraite